Electriques et hybrides en France en 2010, bilan et prévisions
Sam 15/01/2011 — Peugeot leader de l'hybride, Renault leader de l'électrique.
Le début d'une nouvelle année est toujours propice aux bilans, financiers ou autres, et depuis 2 ans, MoteurNature publiait un tableau des immatriculations de voitures électriques et hybrides en France, mais pour plusieurs raisons que nous allons expliquer, nous ne publierons cette année que des estimations.La première est que les chiffres sont de plus en plus difficiles à obtenir. Il est facile de trouver le nombre de Prius hybrides vendues l'année dernière, puisqu'il s'agit d'un modèle unique. C'est plus difficile quand il s'agit de modèles existant avec un choix de motorisations (hybride et non hybride), comme la BMW série 7, la Mercedes classe S, le Porsche Cayenne ou le Volkswagen Touareg. Il faut que le constructeur veuille bien communiquer sur le détail de ses ventes par motorisation, et il fallait aussi que les données soient disponibles quand nous les avons demandés.
Au 14 janvier, nous n'avons pas pu obtenir mieux que des estimations chez plusieurs constructeurs, mais nous pouvons affirmer sans l'ombre d'un doute que les ventes d'hybrides en France, en 2010, furent de moins de 10 000 autos. Avec 2 informations importantes. La première est le succès croissant de Honda (qui a des chiffres exacts et à jour), qui avait vendu 1395 voitures hybrides en France en 2009, et qui en a vendu 1937 en 2010. Voilà une jolie progression ! Alors que Toyota n'est maheureusement pas dans cette situation, du fait de sa Prius qui a gravement chuté. Pendant que la Prius cartonne comme ce n'est pas permis au Japon, ses ventes ont été en baisse de plus d'un tiers sur le marché français. A qui la faute ? En premier lieu à Toyota lui-même, puisqu'avec l'Auris, le constructeur propose la même technologie pour significativement moins cher. Mais cela n'explique pas tout, puisque même en additionnant les ventes de Prius et d'Auris, les immatriculations de 2010 sont inférieures à celles de 2009 pour la Prius seule.
Alors que la Prius 3 et la Honda Insight sont d'escellentes autos, et bénéficient d'un bonus de 2000 €. Nous devons en conclure que l'hybride n'a pas encore séduit les français. La première voiture hybride (la Prius) a été lancée sur le marché français en l'an 2000, et 10 ans plus tard, le taux de pénétration de la technologie n'atteint toujours pas 0,5 % (2 251 669 voitures neuves vendues en France, en 2010). C'est ridicule. La technologie hybride mérite une bien plus grande diffusion, et pour atteindre cet objectif, nous ne voyons pas d'autre choix que de confier nos espoirs... A Peugeot.
La marque au lion va lancer ce Printemps une version hybride diesel de sa 3008, puis de sa 508. Citroën utilisera le même système sur sa C4, et nous comptons sur ces autos pour faire sortir l'hybride de son rang de marché de niche.
On compte ensuite sur Renault pour doper les ventes de voitures électriques, puisque là aussi, malgré l'arrivée tardive de quelques nouveaux modèles, les ventes sont infinitésimales. Les chiffres seraient là faciles à obtenir, sans même passer par les constructeurs, puisque les immatriculations de voitures électriques bénéficient d'un classement distinct. Mais les immatriculations ne reflètent pas la réalité du marché, soit celles de personnes qui auraient acheté une voiture électrique, parce qu'elles sont convaincus des vertus de la propulsion électrique.
C'est ainsi que si on a immatriculé des Renault et des Smart électriques en France, en 2010, aucune voiture n'a été vendue. Ces autos sont restées la propriété de leurs constructeurs respectifs, qui les utilisent pour des tests, et des actions de communication. Quant aux premières Peugeot Ion, elles sont aux mains de concessionnaires Peugeot, qui les ont mises en location.
Si on enlève tous ces cas particuliers, nous estimons que les vraies ventes de voitures électriques, soit à des clients privés pour un usage privé, ont été inférieures à 30 voitures, et Tesla reste leader de ce micro-marché. Mais nous attendons une forte progression cette année, avec l'arrivée des versions électriques des Renault Kangoo et Fluence. Ce sera au second semestre, et Renault sera le seul constructeur à proposer des voitures électriques à un tarif proche des modèles essence, même si ce sera batterie non incluse. Ce devrait enfin assurer le décollage de la voiture électrique dans l'hexagone.
Autrement dit, si les constructeurs étrangers ont montré le chemin, nous devons attendre les constructeurs nationaux pour évoluer. Ce n'est pas vraiment une mauvaise nouvelle...
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