Renault, victime... De sa crédulité ?
Lun 14/03/2011 — Une sombre affaire d'espionnage qui s'assombrit encore, au détriment du constructeur.
L'idée qu'un cadre important puisse trahir les intérêts de son employeur est déplaisante, mais elle n'est pas réellement dommageable pour l'image de l'entreprise, parce que tout le monde comprend bien qu'une société ne peut contrôler les agissements de ses employés. Ce n'est jamais la faute du troupeau s'il y a une brebis galeuse. Mais tout change s'il n'y a pas de brebis galeuse, simplement quelqu'un pour dire qu'il y a une brebis galeuse. On est encore au stade des hypothèses, mais on parle aujourd'hui de manipulation, et toutes les informations qui ont conduit au licenciement de 3 cadres supérieurs chez Renault en janvier seraient fausses ! Carlos Ghosn était passé au journal télévisé pour dire qu'il avait des certitudes, et voilà que tout serait faux ? La justice tente actuellement de démêler le vrai du faux, mais il y a un fait dont la véracité est déjà établie et qui est extremement ennuyeux : Renault a payé 250 000 euros pour obtenir ces informations qui seraient fausses. Comment peut-on se faire abuser de la sorte ? Et qui s'est fait abuser ?Un paiement d'un tel montant, à un tiers qui n'était assurément pas sur la liste des fournisseurs accrédités, qui peut autoriser une telle sortie d'argent hors le cadre des procédures normales ? Deux hommes ont déjà été placés en garde à vue, on attend la suite, en se souvenant qu'on se moquait naguère de ces milliardaires américains à qui des escrocs parisens tentaient de vendre la tour Eiffel. Se moquera t-on bientôt de Renault de la même manière ?
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; industrie-production