L'Europe réfléchit aux transports de demain
Mar 29/03/2011 — Moins de diesel, mais plus de nucléaire et plus de technocratie.

Mais que ce soit pour le court ou le long terme, ce livre blanc est clairement en panne d'idées. Plus de multimodalité, moins de voitures et plus de trains, ce ne sont pas des idées neuves. Et quand les trains sont électriques, avec une énergie souvent d'origine nucléaire (et très majoritairement en France), il n'est pas établi que le remède soit meilleur que le mal. Le livre blanc propose pourtant de réduire de moitié la circulation urbaine des voitures particulières dont le carburant est l'essence ou le gazole d'ici 2030, avant leur disparition progressive d'ici 2050. Pour y parvenir, il est suggéré la création d'un cadre législatif européen, pour définir des plans de mobilité urbaine dans les grandes villes, avec des péages, et des restrictions de circulation. En parallèle, on développera de nouvelles vastes infrastructures de transports collectifs, avec des titres de transport électroniques, et des puces RFID pour le fret.
Alors tout cela parait formidable pour des grosses entreprises comme Véolia, ou le groupe Bolloré, qui auront là de superbes opportunités de prospérer, mais pour le petit automobliste provincial, il n'y a rien de bien dans le livre blanc de la commission européenne. Au contraire, puisqu'il est question d'ajuster (augmenter) la fiscalité des carburants fossiles, et de faire payer plus les automobilistes pour leur usage du réseau routier européen.
Il n'y a de surcroît pas un mot sur quelque grand projet de création d'énergie renouvelable, comme par exemple Desertec, ni de remise en cause du libre-échangisme mondial par lequel les européens trouvent partout dans leurs magasins des poires de Chine, ou des pommes d'Argentine. Ce ne serait pourtant pas idiot pour réduire la pollution dûe aux transports, que d'arrêter de faire venir de la nourriture de l'autre bout de la planète.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe