L'élection de François Hollande est-elle une bonne nouvelle pour l'écologie ?
Lun 07/05/2012 — Rien n'est encore certain.
Le programme de M. Hollande prévoit la suppression des niches fiscales, on verra s'il ose s'attaquer à la fiscalité préferentielle dont jouissent certains produits pétroliers, par exemple le GPL et le gazole. Mais l'idée d'un blocage pour 3 mois du prix des carburants n'est pas de meilleure augure, surtout qu'elle serait pérénnisée par la mise en place après-coup d'une « TIPP flottante ». Autrement dit, toute hausse du prix du pétrole aboutirait à une diminution des recettes de l'état. Il est difficile de croire que ce soit une bonne idée. Surtout d'un point de vue écologique, car si on veut inciter les français à réduire leur consommation d'énergies fossiles, bloquer leur prix n'est assurément pas le moyen d'y parvenir.On se réjouira pourtant de la meilleure nouvelle du week-end : le Japon a arrêté sa dernière centrale nucléaire. Il montre ainsi qu'il est possible à un pays hyper développé et super industrialisé de se passer de l'atome. Rançon de ce choix, une augmentation à 2 chiffres du prix de l'électricité pour tous les japonais.
Retour en France, où on ne connait pas encore les détails, mais le candidat Hollande avait parlé plusieurs fois de « baisser les factures de gaz et d'électricité » et de la mise en place d'une « tarification progressive de l'électricité ». La seule certitude est que si on refuse d'augmenter l'électricité, cela aboutira à prolonger en l'état le parc actuel de centrales nucléaires, et à stocker leurs déchets dans un coin où ni les journalistes, ni personne, n'ira voir. Il faut des dizaines de milliards d'investissement pour changer cela, et développer les énergies renouvelables. Mais face aux promesses des 60 000 postes dans l'éducation nationale, des 150 000 emplois d'avenir, de retraites plus avantageuses, etc... Il est hélas peu probable qu'il reste de l'argent pour l'environnement.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie