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Les batteries de toutes les Renault électriques viendront d'Asie

Dim 29/07/2012   —   Pas de redressement productif à court terme, mais pillage de R&D financé par les contribuables ?
Renault-ZEL'alliance Renault-Nissan devait construire 2 usines de batteries au en Europe. L'une au Portugal, l'autre au Royaume-Uni. Le projet portugais a été abandonné en 2010, et si la production à Sunderland est maintenue, les volumes ne seront pas ceux avancées initialement. De plus, toute la production est destinée à des véhicules Nissan. Il était alors question de construire une usine en France, à Flins, mais on apprend aujourd'hui que ce projet plusieurs fois retardé, est définitivement abandonné. Pour résumer la situation, les batteries des Renault Kangoo et Fluence Z.E. sont fabriquées au Japon, tandis que celles des Twizy et Zoe proviennent de Corée du Sud. Renault affirme pourtant son souhait de développer une filière de production de batteries en France, mais pas seul. Avec son nouveau partenaire : LG Chem.

Les 2 parties sont en négociation, et elles se donnent jusqu'à la fin 2013 pour parvenir à un accord définitif. Dans le meilleur des cas, la production de batteries ne débuterait que fin 2015, pour équiper des autos qu'on trouvera chez le concessionnaire en 2016. La Renault électrique avec une batterie française n'est donc pas pour tout de suite, et beaucoup de choses peuvent évoluer d'ici là... Surtout que Renault annonce déjà que la fabrication de ces batteries LG Chem s'arrêtera en 2017, à peine 18 mois après avoir commencé. Car il est question d'une nouvelle batterie, distincte de celles des modèles actuels, avec une nouvelle technologie inventée par le CEA. Soit un organisme qui a de nombreux partenariats avec des entreprises, mais qui est avant tout un organisme public, financé par les contribuables. Renault et le CEA ont noué un partenariat il y a déjà plusieurs années déjà, pour développer de meilleures batteries. Ce travail de R&D en serait aujourd'hui à un stade avancé, tel qu'il mériterait de sortir du laboratoire, et qui serait à 5 ans du stade de la commercialisation au grand public. Le communiqué de Renault évoque en effet une mise en production en 2017, dans l'usine française pilotée par LG Chem.

Renault, le CEA et LG Chem devrait annoncer un accord tripartite au prochain salon de l'auto de Paris, accord par lequel LG Chem obtiendrait le droit d'exploiter la technologie développée par le CEA, dans une usine qui n'existe pas encore, mais pour laquelle l'entreprise Sud-coréenne ne se gênera assurément pas pour demander des subventions de l'état français. Il reste donc à bétonner l'idée que l'usine ne fermera pas après une paire d'années, une fois toutes les subventions encaissées, et que la technologie française ne sera pas exportée en Corée du Sud. Mais au fait, a t-on réellement besoin de LG Chem ? Renault et le CEA ne peuvent-ils se lancer seuls dans la production de batteries ? Ou sinon avec un partenaire français ?

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; batterie-propulsion-electrique ; industrie-production