Le parlement européen agit pour et contre le bruit des voitures
Ven 08/02/2013 — Mais quels effets sur la consommation ?
Le parlement européen a voté un texte visant à réduire le bruit des véhicules. Car si l'Europe dispose déjà d'une législation bien plus restrictive que celle des Etats Unis en ce domaine, le parlement dit qu'il faut aller plus loin. A priori, l'idée est bonne. La pollution sonore est une plaie pour des millions de gens, sauf qu'on ne peut négliger de considérer les moyens qu'il faudra mettre en œuvre. Tous les constructeurs savent faire des voitures très peu bruyantes. Une Mercedes classe S ou une Lexus LS sont formidablement silencieuses. Mais c'est parce qu'elles possèdent des dizaines de kilos de matériaux insonorisants, et des gros moteurs qui tournent lentement. Si les motoristes savent concevoir un V8 silencieux, il est beaucoup plus difficile de faire un petit 3 cylindres peu bruyant.Nous n'avons pas trouvé trace de la moindre étude d'impact dans les travaux parlementaires, mais quand le parlement demande une réduction du bruit de 74 à 68 Db, il faut dire franchement que les autos qui auront le plus de mal à s'y conformer, seront les Fiat 500 TwinAir ou les Dacia diesels. Le parlement demande aussi la mise en place d'un étiquetage sonore, sur le modèle de l'étiquetage CO2, pour montrer à l'acheteur d'une Seat Ibiza diesel qu'il se moque de la pollution sonore, et que s'il était un citoyen respectueux, il achèterait une Audi A8 bien moins bruyante. Bof.
Le vote du parlement européen n'indique cependant encore qu'un projet législatif, et dans tous les cas, ce ne pourra pas être applicable avant la prochaine décennie. Et parce qu'il faut un juste milieu pour garantir la sécurité des non-voyants, le parlement soutient aussi le principe d'un avertissement acoustique du véhicule (AVAS) pour les véhicules électriques. On tend l'oreille pour découvrir le devenir de ce projet.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie