Aux assises de l'Avem, faites l'amour, pas la guerre
Lun 11/02/2013 — L'opportunité d'aller de l'avant.
La seconde édition des assises nationales des infrastructures de charge, qui se tient à Nice ce jeudi, aura une saveur toute particulière. Ce sera en effet la première fois que les professionnels de la mobilité électrique se retrouveront après la présentation par la Commission européenne de sa stratégie pour les carburants propres, et de son choix en faveur du connecteur Type 2. Un choix logique, puisque le marché l'avait déjà effectué. En Suède, en Italie ou au Royaume-Uni, il n'y a que le Type 2 et le standard japonais Chademo. Mais la difficulté est que plusieurs acteurs importants en France s'étaient engagés pour le Type 3, le standard concurrent. Ils doivent effectuer le choix suivant.1/ Aller de l'avant et jouer la carte de l'harmonisation européenne. S'engager pour que la voiture électrique soit pratique pour les automobilistes, avec une prise de charge unique dans toute l'Europe. Une prise très sûre, approuvée par Mercedes, Volvo et tous les constructeurs.
2/ Persister à aller dans l'impasse du Type 3, avec un standard qu'ont rejeté les constructeurs auto, tous nos partenaires européens, et l'Europe à son plus haut niveau, la Commission de Bruxelles.
Derrière ce choix, on verra clairement que la victime ou la gagnante sera la voiture électrique. Il ne s'est vendu que 5427 Nissan Leaf dans l'Union Européenne l'année dernière, c'est peu. La Renault Zoe doit avoir plus de succès, mais la location perpétuelle de ses batteries, bloquera certains clients. Le retard dans la livraison du cable de recharge sur prise domestique n'améliore pas les choses, et si on rajoute une guerre des prises par dessus tout cela, la voiture électrique sera malade.
Alors que l'honneur est sauf. Au salon de Francfort de 2009, le concept Volkswagen E-Up avait déjà une prise Type 2, pendant que le concept de Renault Kangoo électrique avait une prise Maréchal. Des étrangers à l'industrie automobile auront tenté plus tard d'imposer un standard de leur invention, le pari était franchement risqué. On ne peut blâmer ceux qui l'ont perdu, et on attend maintenant très vite des bornes de charge Type 2 en Alsace, pour que les allemands qui roulent en électrique puissent venir s'y brancher.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France ; borne-recharge-electrique