Mercedes A45 AMG, elle change les règles
Jeu 14/02/2013 — Quand les motoristes deviennent orfèvres.
Mercedes avait fait sensation en 1990 quand il avait présenté la 500 E. La plus performante berline de son temps. Une berline à l'apparence sage, qui se révèlait être un monstre sur la route, grâce à son gros V8 5 litres de 320 ch avec 470 Nm de couple. 23 ans plus tard, Mercedes dévoile sa A 45 AMG, plus puissante, plus performante, moitié moins gourmande, et moins chère que la 500 E de 1990. La A 45 AMG sort en effet 360 ch et 450 Nm de couple, des valeurs totalement inédites sur un 4 cylindres de 2 litres. 250 km/h en pointe avec bridage, et 4,6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. La consommation officielle est de 6,9 l/100 km avec la monte pneumatique de base, et les rejets de CO2 sont de 161 g/km. On rappellera pour l'anecdote que la vieille 500 E atteignait les 100 km/h en 6,1 secondes, et qu'elle buvait 13,5 l/100 km. Le progrès est joli !Mais la première question que se posent les amateurs concerne la transmission au sol de toute cette puissance. 360 ch sont beaucoup pour une traction avant, et la A 45 AMG n'en est pas une. La seule boite de vitesses disponible est une automatique à double embrayage et 7 rapports, et il y a derrière un système 4Matic. Ce n'est donc pas une transmission intégrale permanente. En usage tranquille, l'auto est une traction, mais Mercedes explique que son système est hyper rapide, et qu'il suffit d'une fraction de seconde pour passer à une répartition égale de la puissance entre les 2 trains. Tout ceci est piloté par électronique, et le conducteur peut choisir entre plusieurs réglages de la boite de vitesses et/ou de l'ESP, il y a même un système Race Start pour le grand prix des feux rouges le samedi soir. C'est pas écolo, mais le Stop & Start est en série pour le restant de la semaine.
Le gros morceau est évidemment le moteur, et il sera fidèle à la tradition AMG, avec un ouvrier unique pour assembler un moteur donné, et lui donner sa signature. Mais comment fait on pour obtenir d'un 4 cylindres la puissance d'un V8 ? Pour répondre rapidement, avec une injection directe ultra sophistiquée, multi-jets dirigés, et une très forte pression de suralimentation : 1,8 Bar. C'est un record, qui n'aura pas été établi sans mal si on entend donner à la mécanique une fiabilité digne d'une Mercedes. On suppose un très gros travail sur tout l'équipage mobile, et Mercedes explique qu'il a choisi des pistons forgés, que la segmentation a été optimisée pour réduire les frictions, et que les cylindres ont reçu un traitement spécial pour réduire les frottements. Gros travail aussi sur le refroidissement, et si les motoristes de Mercedes AMG ont été à la hauteur de leur réputation, ce moteur devrait prouver qu'une puissance au litre très élevée n'est pas nécessairement un drame pour la fiabilité.
Ce moteur se retrouvera également sur la nouvelle berline CLA, et là aussi, il offrira un rapport performances/ consommation sans guère d'équivalent sur le marché. Ce moteur répond bien sûr à la future norme antipollution Euro 6, et la seule chose pour laquelle on s'inquiétera est alors son prix. Mercedes n'a encore rien dit sur le sujet, mais il faut prévoir un tarif plus élevé que celui d'une BMW M135i xDrive. Mais on se demande ce que donnerait une version un peu moins pointue de ce moteur dans une grosse classe S.
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