Un tiers des conducteurs d'électriques n'est pas convaincu
Dim 24/03/2013 — Mauvais présage pour la France.
L'information vient d'une étude du cabinet américain McKinsey, elle concerne les conducteurs japonais de voitures électriques. On leur a demandé si leur prochaine voiture serait toujours une électrique. Seulement 58 % ont répondu que c'était très probable. Mais 34 % ont répondu qu'ils ne reprendraient pas, ou probablement pas, une électrique ! C'est la douche froide pour les partisans du VE qui disent qu'il suffit de faire essayer un VE pour être séduit ! L'équipement des personnes interrogées n'est cependant pas révélé, on ne sait combien roule en Tesla ou en Nissan Leaf, mais on précisera qu'il n'y a pas au Japon de voitures électriques de qualité douteuse, comme les Mia et les Bluecar en France. L'électrique la plus répandue au Japon est la Nissan Leaf, et si on écarte la question de son autonomie, la Leaf est une très bonne auto, douce, spacieuse et confortable.Il faut aller plus loin, et l'étude a alors demandé aux conducteurs interrogés quelles étaient leurs motifs d'insatisfaction. Deux ressortent. Le premier est la cherté de l'électricité, ce qui est tout de même une surprise. Parce que même avec le coût d'un abonnement plus élevé, l'électricité est beaucoup moins chère que l'essence. Le second est la difficulté de trouver des bornes de recharge.
On méditera ces deux raisons avec d'autant plus d'attention que le Japon est un pays bien plus favorable aux électriques que ne l'est la France. La France a autorisé le versement d'un bonus écologique aux voitures vendues sans batterie, ce qui contredisait l'idée de départ, puisque le bonus avait été inventé pour compenser le surcoût de la batterie. Alors les japonais qui se plaignent que l'électricité est chère, ils se plaindraient encore bien plus s'il fallait ajouter le loyer d'une batterie ! Une Renault Zoé a un budget d'utilisation plus élevé qu'une Clio diesel, et on ne parlera pas de la revente. Quant aux infrastructures, celles en place au Japon sont bien meilleures qu'en France, avec 1672 bornes rapides sur un territoire plus petit. Et cela ne va pas changer, puisque le gouvernement français favorise toujours la recharge lente.
On s'abstiendra pourtant de toute prévision pessimiste, mais on est obligé de constater froidement qu'en dépit d'un meilleur environnement qu'en France, 1/3 des tiers japonais n'ont pas été convaincus par la mobilité électrique. Il n'y a pas d'élément pour croire que ce sera mieux en France.
Laurent J. Masson
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