Comment l'Allemagne va booster les ventes d'électriques
Mer 29/05/2013 — Deux idées maitresses.
A l'initiative du gouvernement allemand, il s'est tenu hier et avant-hier à Berlin une vaste conférence sur la mobilité électrique. Angela Merkel, la chancellière, y a réaffirmé l'objectif d'un million de voitures électriques à l'horizon 2020. En filigrane, on aura entendu lors de cette conférence comment l'Allemagne va s'y prendre pour parvenir à cet objectif.1/ Des super-crédits
Les constructeurs allemands traversent aujourd'hui une passe difficile à Bruxelles du fait de leur spécialité. La voiture allemande moyenne est plus grosse et plus puissante qu'une française ou qu'une italienne, et elle rejette conséquemment plus de CO2. Or, la commission européenne cherche aujourd'hui à réduire drastiquement les émissions de CO2 des produits de chaque constructeur, pris isolément.
Quand c'est précisément avec leurs plus gros et plus puissants modèles que les constructeurs allemands font des bénéfices, ce serait ennuyeux d'arrêter cette activité pour vendre des voitures électriques sans aucune marge bénéficiaire (voire même à perte). Les constructeurs automobiles allemands ont profité de la conférence pour expliquer encore une fois à tous les politiciens présents le besoin de super-crédits dans les calculs européens, de telle manière qu'ils puissent continuer à vendre leurs plus beaux modèles, en compensant leurs fortes émissions par la vente de modèles électriques zéro émission. Il faut s'attendre à ce que les représentants allemands à Bruxelles, défendent cette idée avec plus de véhémence encore.
2/ Une fiscalité allégée pour les entreprises
La VDA (l'association des constructeurs automobiles allemands) a demandé exprèssément à ce qu'une entreprise qui achète un véhicule électrique bénéficie d'une fiscalité très allégée par rapport à celle applicable aux véhicules de société essence ou diesel. La mesure serait particulièrement effective en Allemagne, où les achats des professionnels représentent presqu'un tiers du marché auto national. Cette proposition aurait reçu l'approbation de la chancellière.
Il n'est donc pas question d'un bonus comme en France, mais on notera surtout que pour l'heure, les allemands ne semblent pas croire au succès de la voiture électrique auprès des particuliers. Leurs actions ne leur sont pas destinées.
Laurent J. Masson
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