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Europe : désaccord sur la réduction des émissions de CO2

Sam 29/06/2013   —   Echec des négociations. Explication et impact.
Emission de CO2Presque tout le monde y croyait, l'industrie automobile allait devoir se plier à la valeur moyenne de 95 g/km de CO2 par voiture en 2020. Le parlement européen et la commission européenne s'étaient mis d'accord, le projet allait entrer en vigueur, mais le soufflé est retombé au dernier moment. Le coupable de ce retournement est connu : c'est l'Allemagne. Mais ce n'est une surprise pour personne. La cause de l'échec se trouve dans le rejet des super crédits pour voitures électriques. Lors de la conférence internationale sur l'électromobilité du mois dernier, Angela Merkel avait bien dit qu'elle désirait que les voitures électriques comptent plus.

L'idée est qu'entre une voiture essence qui rejette 200 g/km et une voiture électrique qui en rejette 0, la moyenne ne soit pas de 100 g/km, mais plutôt de 66 g/km (une voiture électrique compterait pour deux), parce que développer des voitures électriques coûte très cher, et qu'il y a encore bien de clients. Mais on voit bien que derrière cette idée, ce que veut l'Allemagne est le maintien de son droit à construire des grosses autos puissantes et rapides. Une Mercedes rejette plus de CO2 qu'une Fiat, et quand on compare la Fiat moyenne avec la Mercedes moyenne, tout le monde comprend vite pourquoi. C'est l'exception culturelle allemande, ou le droit à rouler en Panzer capable de bombarder les autobahns à plus de 200 km/h. Mme Merkel, à qui on peut attribuer l'échec de l'accord vers les 95 g/km, défend son industrie, et au des bénéfices qu'elle réalise, aucun économiste ne lui en tiendra rigueur.

D'un point de vue écologique par contre, l'échec de ces négociations est théoriquement gravissime, mais dans la pratique, on peut parier que sa portée sera très minime. Particulièrement en France. Avec le malus à 6000 €, les radars partout et la récession économique, le marché des grosses voitures puissantes est très mal au point, et c'est pareil en Belgique ou en Italie. L'allemagne tient le haut du pavé avec ses autoroutes libres, mais il est clair que si on regarde l'avenir de l'automobile en Europe, il vaut mieux parier sur la Smart que sur la Mercedes classe S. Peu importe l'entrée en vigueur ou non de l'accord pour réduire les rejets de CO2 à une moyenne de 95 g/km.

Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe ; ecologie