Bonus-malus : le gouvernement joue avec le feu
Mer 18/09/2013 — Quand la solution aggrave le mal.
Citroën exposait à Francfort son concept Wild Rubis. Dévoilé en Chine, c'était le premier salon européen de ce concept, et... Peut-être aussi le dernier. La version de série en effet (de même taille qu'un Volkswagen Touareg) ne sera pas vendue en Europe. Elle est pour la Chine, et ces autres pays qui connaissent une forte croissance. On voyait naguère la Chine comme un pays pauvre, où les hommes n'avaient que des vélos, c'est aujourd'hui un pays où des millions de gens roulent en grosse voiture, pendant que les français ont des autos de plus en plus petites. Le gouvernement songe à durcir le barême du bonus-malus pour accentuer cette situation.C'est le quotidien Les échos qui révèle l'info, au motif que le dispositif actuel est déséquilibré pour les finances de l'état. Cela n'est pas nouveau. Les automobilistes qui achètent des petites autos avec bonus sont plus nombreux que ceux qui achètent des grosses voitures avec malus. Pour équilibrer les choses, le gouvernement n'aurait trouvé que l'idée d'augmenter encore le malus. Déjà élevé à 6000 €, il grimperait à 8000 € (!) dans sa tranche maximale, laquelle serait de plus abaissée (201 g/km de CO2 aujourd'hui). Les énarques qui sont derrière ce projet n'ont-ils pas vu l'effet dissuasif du malus ? Les ventes de grosses voitures sont déjà en forte baisse, une augmentation du malus ne ferait que précipiter leur chute. C'est sans doute dans la ligne de ce gouvernement que de toujours augmenter les impôts sans jamais réduire les dépenses, mais on se demande comment le gouvernement peut ne pas voir que plus personne n'achèterait de voiture avec un malus de 8000 €. Une telle hausse ne ferait que déséquilibrer encore plus le système.
Si bien sûr tous les écologistes sont unanimes pour orienter les automobilistes vers des autos à faibles émissions, il faut voir aussi que le système actuel est structurellement déficitaire. Une baisse du bonus pour les électriques et hybrides est hélas inévitable. Mais le gouvernement pourrait aussi envisager de baisser les malus, avec l'idée plutôt sensée que cela doperait les ventes, et pourrait permettre de rééquilibrer le système. Dommage que cela soit contraire à son idéologie.
Laurent J. Masson
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