Autolib : des mauvais gestionnaires ou des cachottiers ?
Lun 02/12/2013 — Et la mairie de Paris ne s'en soucie pas.
La manifestation EVS27, il y a 2 semaines, nous a donné une nouvelle opportunité de rencontrer un représentant d'Autolib. Comme au congrès Ecartec en avril, nous l'avons interrogé sur le rendement de l'opération, mais une fois de plus, le monsieur d'Autolib semble tout ignorer de ce qu'est le rendement énergétique, et même du montant de ses factures d'électricité. Cela fait une différence énorme avec les gestionnaires de flottes de véhicules diesel, qui ont des logiciels très pointus pour connaitre la consommation de chaque véhicule. Parce qu'on parle de sommes substantielles. En estimant qu'une Bluecar consomme 10 kWh par jour, avec 2000 voitures, sur un mois, on est à 600 000 kWh. Et cela n'est que pour les voitures. Pour connaitre le rendement du service, il faudrait ajouter la consommation des centaines de stations, des espaces d'abonnement, du centre d'appels, des serveurs informatiques, du centre de réparation des voitures en panne, des camions qui véhiculent les voitures en panne, etc, et rapporter cette consommation totale d'énergie à la distance parcourue par la flotte sur une période donnée.Ce qui étrange est qu'alors qu'il y a beaucoup de communication autour d'Autolib, personne ne s'interroge sur son rendement. Faire des économies d'énergie n'était-il pas l'un des objectifs de départ ? La décharge continuelle des batteries à haute température de Bolloré est-elle si terrible qu'il faille cacher les chiffres ? Avec les élections municipales en vue, on aimerait que les questions d'économies d'énergie soient au premier plan, et si un km en Autolib consomme plus de 500 Wh comme nous le pensons (les voitures branchées consomment de l'électricité pour garder leur batterie à une température élevée), les parisiens ne doivent pas l'ignorer.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Bollore-Bluecar ; autopartage-covoiturage ; ecologie