On accuse encore les constructeurs de mentir sur la consommation
Sam 08/11/2014 — Pendant que le vrai coupable n'est pas inquiété.
L'association belge Transport & Environnement vient de publier un nouveau rapport où elle met directement en cause les constructeurs automobile pour la fausseté des informations qu'ils divulguent, en ce qui concerne la consommation et les émissions de CO2.Le sujet n'est pas nouveau, MoteurNature l'avait déjà abordé il y a 18 mois, et il nous faut donc redire que les constructeurs sont innocents dans cette affaire. Ne sommes nous plus dans un pays où tout ce qui n'est pas interdit est autorisé ? Bien sûr qu'il y a des ingénieurs chez les constructeurs automobiles qui travaillent à optimiser les autos pour les tests officiels, mais tant qu'ils restent dans les limites légales, comment les en blâmer ?
Personne ne triche ! Toute la règlementation est scrupuleusement respectée, et si cette règlementation est parfois floue ou qu'elle laisse une marge de manœuvre sur certains points, ce n'est certainement pas la faute des constructeurs. Qui a écrit la règle ? C'est le législateur le vrai coupable, qui a agit ainsi pour la bonne et simple raison qu'il néglige ce problème.
On peut s'en convaincre en considérant l'arsenal incroyable de moyens qu'on a déployé pour combattre la vitesse sur la route. Des milliers de radars, des appareils qui valent très chers, et des milliers de personnels pour les exploiter. Si on consacrait seulement un dixième de ce budget, pour lutter contre les émissions toxiques, et vérifier la consommation des voitures neuves dans les tests d'homologation, ces problèmes seraient vite résolus. Mais qu'on ne fasse rien est bien le preuve que le sujet n'est pas une priorité...
Un nouveau test d'homologation, plus réaliste, doit être mis en vigueur en 2017, et Transport & Environnement dit que les constructeurs freinent son entrée en vigueur. Ce n'est vraisemblablement pas faux, mais l'association ne dit pas comment, et se demande si la Commission aura le courage d'affirmer sa volonté. Il est donc très clair que si quelque chose ne va pas, c'est du côté du législateur.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_Europe