Opinion : PSA va déménager son siège parisien
Sam 27/12/2014 — Plus positif que négatif.
C'est Le Figaro qui a donné l'info le premier, mais depuis que PSA avait vendu son siège parisien de l'avenue de la Grande Armée, pour en devenir locataire, on voyait bien que ce ne serait pas la fin de l'histoire. Un grand changement serait d'ailleurs totalement légitime. Le siège de PSA date de 50 ans, quand l'entreprise n'était que Peugeot. Après la reprise de Citroën, puis tout récemment la création de DS, l'entreprise a changé du tout au tout, comme l'industrie, et ses marchés.Si la France est le premier marché de PSA, PSA a tout faux. La Chine est le premier marché de Volkswagen, loin devant l'Allemagne, et l'écart ne fait que croître. Quand Fiat a délocalisé son siège de Turin au Royaume-Uni pour payer moins d'impôts, et que Chevrolet a décidé d'un coup de quitter l'Europe, tout le monde doit voir que l'industrie auto est un théatre où il faut jouer vite, sans avoir peur de froisser les susceptibilités de milliers de personnes.
On n'attend pas de grosses surprises, sachant que PSA dispose déjà de vastes surfaces à Poissy et Velizy où recaser de nombreux personnels de la Grande Armée, et tant pis pour Paris dont l'avenir n'oscille plus qu'entre le musée et la galerie marchande, mais s'il y en avait, qu'on nous permette d'applaudir par anticipation.
PSA transfèrerait son siège en Angleterre pour payer moins d'impôts et accroître sa rentabilité ? Ce serait bien. PSA délocaliserait son siège en Ethiopie, où il y a 10 fois plus de croissance qu'en France, pour marquer sa volonté de s'affirmer à l'international ? Ce serait formidable ! Nos exemples sont caricaturaux, mais si on veut vraiment que PSA devienne une entreprise gagnante, et qu'elle dégage de gros bénéfices pour développer des groupes propulseurs hybrides rechargeables, ou des voitures de rêve, il faut accepter des décisions qui seraient de prime abord choquantes.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; industrie-production