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Tesla perfectionne son calculateur d'itinéraire

Ven 20/03/2015   —   Le titre plonge en bourse.
Carte de navigation d'une Tesla Model SElon Musk avait mis le petit monde de la voiture électrique en ébullition, quand dimanche dernier, il twittait son projet de supprimer la peur de tomber en panne d'électricité. J'ai été l'un des seuls à ne pas m'exciter. Et je twittais jeudi midi que je n'attendais pas grand chose d'Elon Musk. J'avais raison.

La grande nouveauté qui doit supprimer toute crainte de tomber en panne n'est en fait qu'une petite application : un calculateur d'itinéraire particulièrement sophistiqué, puisqu'il inclut une fonction d'assurance d'autonomie. Sur une Nissan Leaf ou une BMW i3, il y a déjà un calculateur d'itinéraire. Plusieurs applications smartphone proposent aussi le même service, en prévoyant les arrêts, aux bornes, où il faudra recharger pour continuer son voyage. L'application de Tesla est plus fine, puisqu'elle prévoit le temps de charge à chaque borne (uniquement ses bornes propriétaires, les superchargeurs). Dans une voiture essence, on fait le plein, mais dans une électrique, considérant la lenteur du processus de charge, on ne rechargera que pour aller à la borne suivante. C'est ce que montre l'illustration ci-dessus. A la première borne, en considérant l'état de charge de la batterie au départ, on rechargera 27 minutes, puis aux suivantes, 32 et 46 minutes. L'application Tesla est de surcroît prévenante, puisque lorsque le niveau charge nécessaire sera atteint, elle préviendra l'automobiliste via son smartphone.

Cette évolution du système de navigation est la pièce maitresse de la mise à jour 6.2 du logiciel qui pilote les Tesla Model S. Elle est gratuite pour toutes les autos, et sera téléchargeable d'ici une dizaine de jours, en quelques mouvements de doigt, grâce à la 3G embarquée. Elon Musk ajoute que les calculs sont hyper précis, et tiennent compte du terrain (plat ou déclivité...) et de la météo (vitesse du vent, température...), mais il y a une chose que les paranoïaques n'aimeront pas. Il faut toujours dire à la voiture où on va. Et tout est enregistré, tout communique avec tout. Si une borne tombe en panne, elle disparait du planning et la voiture recalcule un nouvel itinéraire. Il ne faut pas non plus avoir peur de faire du kilomètre, puisque le réseau de superchargeurs étant encore limité (il se développe cependant très vite), se limiter à leur utilisation impliquera parfois de rallonger nettement un parcours.

Alors c'est bien, mais le titre Tesla étant hautement spéculatif, et parce que l'autonomie des autos est inchangée, la bourse montre son insatisfaction. L'action Tesla a perdu plus de 5 % en un rien de temps.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Tesla ; voiture-electrique ; batterie-propulsion-electrique