L'état va t-il nuire à Renault ?
Ven 01/05/2015 — Presque la question des français de souche.

On aime ou on n'aime pas Carlos Ghosn, le bouillant patron de l'alliance, mais tout le monde doit reconnaitre qu'avec lui, l'alliance Renault-Nissan vit une belle période de croissance, parce qu'il prend les bonnes décisions pour que les produits se vendent, et que l'entreprise soit profitable, avec les actionnaires qui touchent des dividendes. Avec le succès de l'entreprise comme seule règle, on sait où on va. Mais si le pouvoir politique obtient un pouvoir de blocage, tout est beaucoup moins clair. Seuls 39 % des actionnaires ont soutenu la motion qui allait aboutir à renforcer le pouvoir de l'état, donc du gouvernement, c'est dire leur défiance vis-à-vis du trio Hollande/Valls/Macron pour prendre les bonnes décisions dans le domaine de l'économie. Que connaissent-ils de l'industrie automobile ?
Ces 39 % sont pourtant un nombre important, puisqu'obtenu en France. La défiance envers le gouvernement français est évidemment encore bien plus grande à l'étranger. En Allemagne bien sûr (Daimler est actionnaire de Renault), et tout particulièrement au Japon, où du fait de la participation majoritaire de Renault dans Nissan, le gouvernement français se retrouve avec un certain pouvoir de contrôle sur des milliers d'emplois japonais. On ne croit pas pour autant que l'état va faire pression pour fermer des usines Nissan au Japon, et les relocaliser en France, mais le délicat équilibre entre Renault et Nissan est désormais sur une balançoire. Quant il y a tellement d'exemples de fusions ratées (BMW avec Rover, GM avec Saab, Ford avec Jaguar...), on frémit des conséquences que pourrait avoir cette nouvelle donne, surtout pour le jour où Carlos Ghosn partira en retraite.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; industrie-production