La Giulia va t-elle tuer Alfa Romeo ?
Lun 21/09/2015 — Le trèfle qui se prend pour un chêne.
Une nouvelle Alfa Romeo, cela n'arrive pas tous les ans, et quand c'est un modèle qui doit revitaliser la marque, l'affluence était énorme sur le stand. Il fut pourtant le théatre d'une double déception. La première est qu'alors qu'on attendait la présentation d'une gamme, la nouvelle berline n'y était que dans sa livrée la plus puissante, donc la plus luxueuse et la plus chère. Deux finitions sont déjà disponibles, l'une à 79 000 €, la seconde à 94 000 € !!! Une tarification osée, et inédite parce qu'il n'y a jamais eu de berline Alfa Romeo de ce prix, mais surtout scandaleuse parce que nous avons observé dans l'habitacle des défauts d'assemblage absolument inacceptables pour ce tarif. La clientèle Alfa traditionnelle (rarement des gens fortunés) pourra peut-être les accepter, mais pas les gens qui achètent des voitures de ce prix. Alfa Romeo veut concurrencer la BMW M3, et ce n'est pas une mauvaise idée, mais ce n'est pas avec cette auto qu'il va y parvenir. Désolé pour l'industrie italienne, mais pour un tiers du prix, la nouvelle Opel Astra a un intérieur mieux fini que cette Giulia.L'auto tentera pourtant de faire la différence avec son moteur, un inédit V6 à 90°, probablement les 3/4 d'un V8 (d'origine Ferrari) comme le vieux bloc français PRV. Et quand les constructeurs allemands limitent électroniquement la vitesse maxi de leurs modèles à 250 km/h, on ne se bride pas chez Alfa Romeo. Cette Giulia affiche une vitesse de pointe de 307 km/h grâce à ses 510 ch. Et cela marche fort aussi quand cela tourne, puisqu'officieusement, cette Giulia tournerait sur la boucle Nord du Nurburgring en 15 secondes de moins qu'une M3 !!! C'est cependant à vérifier, comme le poids qui ne serait que de 1524 kg, mais on sait que les italiens n'ont jamais su se servir d'une balance. Dernier point fort, les émissions de CO2 de 198 g/km, donc sous la barre des 200 g/km, grâce à un système de désactivation d'un banc de cylindres en charge partielle. Sera t-elle aussi sobre en usage moyen ?
Cette Giulia est donc politiquement très incorrecte, et en dépit d'un design réussi, nous ne sommes pas sûrs de vouloir son succès. Si par contre, Alfa pouvait la faire avec un 1600 diesel de 140 ch et un prix de 30 000 €, son succès est assuré, et d'abord auprès de la police italienne qu'on voit encore rouler en Giulia dans les vieux films policiers transalpins. Pourquoi Alfa Romeo n'a pas choisi de faire cela ?
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Alfa-Romeo ; essence-diesel