Scandale Volkswagen, EXCLUSIF, le pire serait à venir
Mer 23/09/2015 — L'Europe victime elle aussi.
Le scandale Volkswagen n'en finit pas de s'étendre, et au-delà de la surréactivité de nombreux traders, qui jouent Volkswagen à la baisse pour se remplir les poches, c'est le constructeur lui-même qui aggrave son cas en révélant l'ampleur de sa faute. On croyait que la tromperie ne concernait que 482 000 autos vendues aux Etats-Unis, il s'agit en fait de 11 millions de moteurs, vendus partout dans le monde. Europe y compris. Ces moteurs sont doté d'un logiciel de contrôle moteur qui minimise l'efficacité du système antipollution en usage normal, et ne le fait fonctionner pleinement que lorsqu'il reconnait la procédure bien connue d'un test officiel. Ce moteur existe sous différents types et appellations, mais la plus connue est 2 L TDI 140 ch, une mécanique très largement diffusée sur la Volkswagen Passat, les Skoda Octavia et Superb, ou encore la Seat Leon. L'emploi de ce logiciel de contrôle moteur fautif ne rend cependant pas toutes ces autos en situation de fraude. Certaines en effet ont été vendues avec une homologation Euro 4, ou Euro 5, norme antipollution que la voiture respecte sans artifice.Le drame, le véritable drame, même si on ignore encore s'il a eu lieu, ce n'est que la spéculation de MoteurNature, concernerait les BlueTDI. Commercialisées en 2009, ces autos vendues comme respectant la norme Euro 6, donnaient droit à une prime en Allemagne tellement elles étaient propres. Ceci n'est encore que de la spéculation, nous le répétons, mais les systèmes antipollution de ces autos sont très proches de celles vendues aux Etats-Unis, et la norme Euro 6 elle aussi est proche de la norme américaine. Tromper les américains est une chose, mais si Volkswagen a trompé les allemands, le scandale va tourner à la tragédie.
Martin Winterkorn, CEO, dans la vidéo ci-dessus, qui s'excuse avec gravité, explique qu'il ne connait encore tous les détails du problème, ni son étendue, il invite cependant à ne pas jeter le blâme à toute l'entreprise pour la terrible erreur de quelques uns. Reste qu'il ne parle pas de lui, alors que l'intégralité de Volkswagen était sous sa responsabilité depuis le 1er janvier 2007. On fait des erreurs dans les start-ups, mais chez Volkswagen, il y a des validations à obtenir, il y a des procédures à respecter. Comment un tel truc a t-il pu passer sans qu'aucun dirigeant ne le sache, ni surtout lui ?
Enfin, comme un malheur n'arrive jamais seul, la solution simple que nous avions envisagé dans notre article précedent ne serait pas possible. Les tests stupides ne savent pas le voir, mais en donnant son efficacité maximale, le système antipollution étouffe le moteur. Un correctif simple par une mise à jour du logiciel de contrôle moteur ne serait pas possible. Les clients le refuseraient parce que cela entrainerait une hausse drastique de la consommation, et une nette baisse de puissance. Les ingénieurs ne sont pas idiots en fait, ils ont choisi de privilégier le rapport performances/consommation au détriment des émissions toxiques. C'est un choix qui aurait été parfaitement défendable, s'il n'avait été éxécuté en trompant les clients, et le droit.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Volkswagen ; normes-antipollution