Winterkorn n'aurait rien su, c'est le plus gros scandale
Jeu 24/09/2015 — Mauvaise gouvernance chez Volkswagen.
L'affaire Volkswagen a fait hier sa première victime interne, son PDG, Martin Winterkorn. Acculé à la démission, Winterkorn s'en va, en se déclarant stupéfait qu'une telle mésaventure ait pu arriver chez Volkswagen, et qu'il ne savait rien de tout cela. C'est à nos yeux la chose la plus grave. Dans une entreprise aussi énorme que Volkswagen, il est certes normal que le PDG ne soit pas au courant de tout. On comprend ainsi très bien qu'il ne connaisse pas le nom du fournisseur des charnières de portes, ou les caractéristiques de la mousse des sièges arrières. Mais nous avions osé penser que la dépollution des gaz d'échappement, le respect des normes antipollution, étaient des questions importantes, sur laquelle le PDG veillait avec attention. Nous nous trompions, mais derrière notre erreur, il faut aussi voir un réel problème de gouvernance à l'intérieur du groupe Volkswagen.Car modifier un logiciel de gestion moteur, ajouter une fonction de détection des tests de mesure des émissions, et minorer l'action du système antipollution en usage normal... Ce n'est pas une simple ligne de code écrite par un ingénieur subalterne dans un second bureau, un vendredi à 17h30. C'est un travail patient, et réfléchi. En droit criminel, oû l'affaire sera probablement portée, on parlera d'un acte prémédité. Et qu'une telle chose ait pu passer sous les yeux de la hiérarchie sans que personne ne s'en rende compte, nous sommes obligé de voir là un problème d'organisation. Ce qui était habituellement un point fort de l'Allemagne. Pas étonnant que le cours de l'action ait chuté aussi fortement !
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Volkswagen ; normes-antipollution ; industrie-production