Volkswagen améliore et aggrave son cas
Dim 08/11/2015 — Récapitulatif de la semaine.
Il serait presque possible d'écrire un nouvel article chaque jour à propos de l'affaire Volkswagen. Une affaire dont on ne voit pas le dénouement, puisqu'on en est encore à découvrir les faits. Une grande nouveauté toutefois, Volkswagen affirme désormais pleinement sa culpabilité, puisque c'est lui-même qui cette semaine a révélé à la presse des faits insoupçonnés.Ces faits ont été remarqués lors de l'enquête interne sur le système antipollution à 2 vitesses, et à priori, ils n'ont rien à voir avec ceux-ci. Il s'agit cette fois d'irrégularités sur les tests d'homologation qui mesurent la consommation, et les émissions de CO2. 800 000 véhicules sont concernés, dont certains toujours au catalogue. C'est à priori plus grave que la triche sur les émissions de NOx, qui est plutôt une affaire entre le constructeur et les agences qui font la certification (avec les politiciens derrière), puisque les valeurs de consommation et d'émissions de CO2 sont devenus des arguments commerciaux, largement utilisés dans la publicité, et qui dans plusieurs pays, donnent droit à des avantages financiers. Volkswagen a alors fait savoir qu'il rembourserait les états s'il y a lieu, mais il n'a pas encore révélé la liste des modèles incorrects. Il a dit par contre clairement qu'il ne s'agissait pas que de voitures diesel. Alors des essences, des modèles GNV, on peut tout imaginer, tant que Volkswagen n'a pas clarifié la situation... Peut-être le constructeur aurait-il mieux fait d'attendre d'avoir tous les éléments en main, avant d'alerter la presse.
A côté de cela, une autre accusation est venue des Etats-Unis, elle porte cette fois sur le V6 TDI 3 litres. C'est nouveau, car Volkswagen jusqu'à présent avait toujours dit que le problème ne concernait que ses petits diesels (jusqu'à 2 litres de cylindrée), et... C'est toujours ce qu'il dit. VW reconnait pourtant que son logiciel de pilotage moteur donne 2 modes de fonctionnement au système antipollution, mais ce n'est pas destiné à fausser un test d'homologation, c'est lié à la température. Il y a un mode moteur froid, et un autre, moteur chaud, quand la mécanique a atteint sa température normale de fonctionnement. Il est clair que le dialogue entre le constructeur allemand, et l'administration américaine qui a constaté ce problème s'annonce difficile.
On prévoit à brève échéance une nouvelle onde de choc, quand le constructeur révèlera la liste des modèles dont les valeurs de consommation, et d'émission de CO2 sont erronées. Il est en effet probable que ces voitures sont des modèles phares de Volkswagen... Le cours de l'action VW en bourse va encore en pâtir, et plus personne ne se risque à faire des prévisions sur la suite de l'affaire.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Volkswagen ; normes-antipollution