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La mini affaire Renault : rappel de 11000 autos, pas plus

Mer 20/01/2016   —   Les faits et rien d'autre.
Renault CapturRenault est dans la tourmente. Son action fait du yoyo en bourse, la presse publie des articles alarmants, où il serait question de centaines de milliers de voitures à rappeler... Nous avons cherché à connaitre les faits incriminés. Ce que Renault n'aurait pas dû faire pour éviter ce scandale. A la cause de tout, il n'y aurait rien d'autre qu'une erreur. Sur le Captur motorisé par le diesel 1.5 L DCi 110 ch, le système de dépollution inclut une trappe à NOx qui doit être nettoyée, purgée, tous les 1000 km. Mais en juillet 2015, Renault s'est rendu compte qu'il y avait un problème dans le logiciel de gestion moteur, et que les purges périodiques ne s'effectuaient pas. Après plusieurs milliers de km, l'auto se mettait à polluer beaucoup. Un nouveau logiciel a donc été publié en septembre, après que 15 000 voitures aient été fabriqués (depuis février). 4000 voitures ont été corrigées alors qu'elles étaient encore la propriété du constructeur, et les 11 000 qui avaient été livrées aux clients sont en cours de correction. Mais l'intervention est mineure. La mise à jour logicielle ne prend qu'un quart d'heure, et la Captur redevient après respectueuse des normes.

Le drame est qu'après le scandale Volkswagen, une des Captur avec le logiciel défectueux a été testée par la commission Royal qui est censée faire toute la lumière sur la pollution automobile. Le problème que Renault pensait règler discrètement est d'un coup sous tous les feux de l'actualité. Personne n'avait vu le problème lors de l'homologation, puisque la voiture était neuve, mais quand on a testé une Captur qui avait plus de 10 000 km, il a sauté aux yeux de la commission. On peut cependant considérer ce problème comme règlé, puisque les réparations sont en cours. On notera au passage que la commission Royal n'y aura été pour rien.

Maintenant, cette commission a trouvé un second problème, qui est que les émissions de NOx de certains modèles en conditions réelles de circulation, sont très différentes des émissions lors des phases de tests officiels. On remarquera d'abord que les travaux de cette commission, qui devaient être transparents, ne le sont pas. Impossible de savoir quels modèles ont été testés, ni dans quelles conditions, et encore moins quels ont été les résultats de ces tests. On sait seulement que ce problème a été constaté sur des Renault.

Mais avec cynisme, on osera se demander si Renault a mal agi, considérant que si ses autos polluent trop en usage réel, la chose est légale. Elles sont conformes. Le système antipollution n'est pleinement effectif que lorsque la température est entre 17 et 35°, mais le test officiel est effectué entre 20 et 30°. Les ingénieurs ont donc visé large ! La voiture peut polluer plus s'il fait plus froid, ou si on accélère plus fort que prévu dans le cycle du test, mais on ne peut en blâmer le constructeur. C'est la législation qui ne vaut rien. Renault n'a fait que... Ce qu'on lui a demandé de faire. Il n'y aura pas d'autre voiture rappelée que les 11 000 Captur précitées, et s'il faut changer la législation, ce n'est pas le travail, ni la responsabilité de Renault.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; normes-antipollution