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PushToPass : PSA croit-il en l'électrique ?

Mer 06/04/2016   —   Le problème des plateformes multi-énergies.
PSA groupeAprès avoir assaini les finances, Carlos Tavares vise désormais la croissance pour PSA. C'est l'objectif de son programme Push-To-Pass, un plan de croissance rentable pour les 5 ans à venir. Jusqu'en 2021 donc, mais qui est en fait déjà commencé. Cela commence par un changement de nom, avec PSA Peugeot-Citroën qui devient PSA Groupe (avec désormais DS une marque indépendante), mais le point le plus important est sans doute que PSA veut dorénavant être plus que simple constructeur automobile. On connaissait Mu de Peugeot, le groupe va aller beaucoup plus loin dans ces diversifications. PSA a ainsi investi 18 millions d'euros dans Koolicar, une start-up qui a conçu un boitier électronique grâce auquel il est facile de partager, sans clé, une voiture entre plusieurs conducteurs. PSA a aussi annoncé son projet de retour aux Etats-Unis, et cela se ferait par le biais d'un service d'autopartage. On attend les détails.

Mais ce qui a tout particulièrement retenu notre attention était les annonces relatives à la mobilité électrique. Le groupe propose aujourd'hui 5 véhicules électriques. Les Citroën C-Zéro et Peugeot Ion, la Citroën E-Mehari, et les versions électriques des Citroën Berlingo et Peugeot Partner. 5 modèles donc, mais... Il n'y en pas un seul dont on puisse dire qu'il soit excitant. D'ailleurs, les ventes sont très faibles (malgré de gros rabais sur la C-Zéro). Ils sont tous inférieurs à une Renault Zoé, et du jour où l'Opel Ampera-E et la Tesla Model 3 seront disponibles, ils seront franchement dépassés. De nouveaux modèles sont heureusement en cours de développement. Ils seront au nombre de 4 et on verra le premier en 2019, mais... On peut déjà s'inquiéter de leurs performances.

M.Tavares a en effet évoqué 2 plateformes multi-énergies. On comprend que les futures voitures électriques du groupe partageraient tout ou partie de leur chassis avec les modèles essence. C'est ce que fait aujourd'hui Volkswagen avec ses eGolf et eUp, et ces autos montrent les limites de cette souplesse dans la production, par une autonomie limitée. Volkswagen a déjà expliqué qu'il allait développer une plateforme totalement dédiée à l'électromobilité, comme Mercedes, et comme en ont déjà une la Renault Zoé, la BMW i3, toutes les Tesla, et bientôt l'Opel Ampera-E. Nous ignorons bien sûr les objectifs de M.Tavares pour ces futurs modèles, mais on peut prédire qu'il ne sera pas possible de concurrencer les électriques de 2019, dont une Zoé II avec plus de 300 km d'autonomie, sans une plateforme spécialement conçue pour recevoir une grosse et lourde batterie.

On peut imaginer que ces plateformes seront celles des Citroën C3/Peugeot 208, et celles des Citroën C4/Peugeot 308. PSA annonce aussi 7 hybrides rechargeables, et là par contre, au vu des démonstrations impressionnantes de la Peugeot 308 R Hybrid, on peut parier qu'elles seront au top de leur segment.


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Peugeot ; industrie-production