Très riches ou très pauvres : Tesla et les travailleurs immigrés
Lun 16/05/2016 — Ces hommes dont la Silicon Valley ne peut se passer.

Le nouveau vice-président de la production automobile de Tesla Motors s'appelle Peter Hochholdinger, il a passé 22 ans chez Audi. D'autres embauches seront nécessaires, parce que tout le monde a été consterné d'apprendre qu'Elon Musk avait un sac de couchage à l'usine, et qu'il y dormait régulièrement pour solutionner les problèmes de la Model X. C'est l'esprit start-up, et cela marche pour une TPE en forte croissance, mais on peut douter du succès de la méthode dans une entreprise industrielle qui ambitionne de fabriquer 10 000 voitures par semaine, toutes les semaines, d'ici 20 mois. On prévoit donc d'autres embauches de cadres bien payés pour organiser, et rationaliser la production de la future Model 3. Les allemands sont bien placés, Tesla ayant besoin de la rigueur des spécialistes d'outre-Rhin.
La surprise du jour est que le recours aux travailleurs étrangers ne concerne pas que les cadres. On savait déjà que la réussite de la Silicon Valley n'était pas été partagée par tous, mais comment ne pas être choqué d'apprendre que la nouvelle salle de peinture de Tesla Motors a été construite par des slovènes et des croates payés 5 dollars de l'heure ? C'est le scandale qu'a révélé le San Jose Mercury News, avec délicatesse, puisqu'il a choisi de révéler l'info le week-end, alors que la bourse est fermée. On dira que Tesla Motors ne pouvait pas payer plus, puisqu'il a encore enregistré 282 millions de pertes au premier trimestre 2016. Mais pour une entreprise qui veut changer le monde avec ses autos zéro émission, c'est une vraie tache d'huile.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Tesla ; industrie-production ; voiture-electrique