CitéLib électrique à Grenoble : un autopartage à améliorer
Sam 28/05/2016 — L'i-Road est cool, le service autour ne l'est pas.
Lancé tout à la fin de 2014, le service d'autopartage CitéLib, à Grenoble, promettait beaucoup. Des petits véhicules électriques très colorés, dans une agglomération de près d'un demi-million d'habitants, avec une population jeune, le succès était en vue. Surtout que les grenoblois ont une sensibilité à l'écologie : c'est la plus grosse commune de France dont le maire est écologiste. Mais cela n'a pas suffit. Le bon côté des choses est que les usagers du service l'apprécient beaucoup. 92 % sont satisfaits ou très satisfaits ! Mais ces usagers sont bien peu nombreux. A peine 1000 adhérents, ce qui est très peu au vu de l'investissement de départ. On avait espéré un public beaucoup plus large, et on s'est peut-être aussi trompé sur la nature de ce public. Dans cette importante ville universitaire, il y avait logique à croire que CitéLib allait faire un tabac auprès des jeunes avec ces petits engins aux couleurs vives, mais ce ne fut pas le cas. L'usager moyen a 36 ans, et 74 % d'entre eux possèdent un véhicule personnel. Et dans les suggestions d'amélioration, on trouve en premier le souhait de meilleures suspensions pour les i-Road. Nous ne croyons pas que ce soit les jeunes qui demandent plus de confort... Mais c'est normal puisque les conditions d'adhésion à CitéLib ont été créées par des fonctionnaires, pour des fonctionnaires. On aurait voulu interdire le service aux jeunes qu'on n'aurait pas fait autrement ! Il faut fournir un justificatif de domicile pour adhérer, ce qui est toujours embêtant pour les jeunes qui habitent chez leurs parents, ou qui sont en colocation. La location ensuite est très abordable, seulement un euro le quart d'heure, mais avant de pouvoir louer, il y a des frais d'inscription de 50 €, qu'on ne paye qu'une fois, mais il faut aussi avancer un dépôt de garantie (150 €), une caution (600 €), et il y a un euro de frais de réservation qu'on paye à chaque fois qu'on prend un i-Road. Les paiements s'effectuant par prélèvements automatiques.
Il y ensuite des facilités pour ceux qui prennent en sus un abonnement annuel aux transports en commun par autobus, ainsi qu'à ceux qui deviennent sociétaires, à condition que leur part sociale, d'un montant de 750 €, reste au moins une année dans le capital... Pour les étudiants sans voiture qui sont à Grenoble d'octobre à juin, CitéLib est imbuvable... Pour les autres, on voit dans CitéLib le même travers qu'a le Renault Twizy, que Renault persiste à vendre avec sa batterie en location. Quand on voit la facilité avec laquelle on loue une voiture chez un grand loueur, en 5 minutes rien qu'avec une carte de crédit et son permis, il n'y a que les vieux pour accepter qu'il soit plus compliqué de louer un véhicule aux prestations inférieures. Dommage, parce que le Toyota i-Road serait formidable pour les jeunes !
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Toyota ; autopartage-covoiturage