Bure officialisé poubelle nucléaire de la France
Mar 12/07/2016 — Cachez ces déchets qu'on ne veut pas voir.
C'est une pratique hélas bien établie que lorsqu'on ne sait pas quoi faire de quelque chose, on creuse un grand trou et on l'y enterre. C'est ce que la France s'apprête à faire pour ses déchets nucléaires. Après le sénat, l'assemblée nationale l'a décidé hier. A Bure, un petit village sans histoire dans le département de la Meuse, au Sud de Bar-le-Duc, à 10 km de Donremy, le village natal de Jeanne d'Arc. Ils ont bien choisi l'endroit ! Le discours officiel évoque un stockage réversible, mais... Si on fait du réversible, pourquoi le faire à 500 m sous le sol ? Cela coûterait infiniment moins cher de le faire en surface. Surtout considérant que ces déchets nécessitent une surveillance régulière, pendant... Des milliers d'années. S'il y a une panne de courant qui bloque les ascenseurs, ce ne sera pas facile d'aller surveiller... En 1946, on a coulé plus de 40 000 tonnes d'armes chimiques dans la mer Baltique, et les pays riverains n'ont pas fini de s'en plaindre. Enfin pas loin de Bure, dans les forêts de Douaumont, il subsiste un nombre important (hélas impossible à quantifier) d'obus non explosés, qui datent de la première guerre mondiale. Quelqu'un se soucie t-il de nettoyer le terrain ?Il faut le dire franchement, l'objectif est d'oublier les déchets nucléaires. De les cacher pour qu'on n'en parle plus. Alors qu'ils doivent rester un sujet brûlant, faire l'actualité, jusqu'à ce qu'on trouve une méthode de les retraiter. Ils doivent pour cela rester facilement accessibles, et à cette fin, il y aurait logique à appliquer le principe du pollueur-payeur. Un centre de stockage de surface par région, au prorata de sa consommation. Les automobilistes qui roulent en électrique sont en première ligne ! Ils doivent prendre parti, et s'engager pour la solution la plus respecteuse de l'environnement.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie