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Le nationalisme anglais va t-il empêcher EDF d'aller au bout de sa folie ?

Ven 29/07/2016   —   La centrale nucléaire d'Hinkley Point.
Centrale nucléaire d'HinkleyThomas Piquemal, directeur financier d'EDF, avait démissionné au printemps, et Gérard Magnin, administrateur d'EDF et fondateur d'Energy Cities, a lui démissionné hier. Les belles paroles sur la transition énergétique n'étaient en effet que des mots en l'air, EDF continue à jouer à fond la carte du nucléaire. Ceux qui veulent réorienter l'entreprise nationale vers les énergies renouvelables n'arrivent pas à se faire entendre, et après l'effondrement d'Areva, il y a de plus en plus d'économistes à prendre position contre le nucléaire. Mais rien n'y fait, le conseil d'administration d'EDF a validé hier le projet de construction d'une double centrale nucléaire (2 réacteurs) à Hinkley Point, sur la côte Sud-Ouest de l'Angleterre.

Même la CGT, historiquement pro-nucléaire, est contre, tout comme FO, et Laurence Parisot, l'ex N°1 du Medef, qui siège au conseil d'administration d'EDF*. Mais parce que leurs voix n'ont pas suffit, la meilleure chance de faire capoter ce projet stupide repose aujourd'hui sur le nationalisme anglais. Le français qui se hasardera à consulter la presse britannique sur ce sujet ne trouvera rien pour se réjouir. La technologie française ne marche pas ! Et c'est vrai que le projet de Hinkley Point utilise la technologie développée pour l'EPR de Flamainville, qui est assurément la pire vitrine commerciale qu'on puisse trouver. Cette centrale qui devait entrer en service en 2012, ne le sera pas au mieux avant 2018, et le budget de construction a plus que triplé ! Enfin, on peut écrire franchement qu'il y a des anglais qui n'ont pas confiance dans les français. Hinkley Point, s'il est construit, serait la plus grande centrale du Royaume-Uni, et elle serait la propriété d'EDF, entreprise nationale française. Il y a des anglais qui n'aiment pas cette idée. Le président François Hollande a pris position en faveur du projet, mais l'anglais moyen n'a pas plus confiance en lui que le français moyen...

EDF devait signer l'accord définitif avec le gouvernement anglais aujourd'hui, mais les anglais ont annoncé à la dernière minute qu'ils devaient reconsidérer le projet. Tant mieux. Hinkley Point représente un investissement hasardeux de 22 milliards d'euros, alors que c'est en France qu'on a besoin de cet argent pour financer la transition énergétique, et moderniser le réseau de distribution.

* On saluera la chose : l'ex N°1 du Medef du même avis que la CGT. C'est une première ! Et qui prouve que le nucléaire fait désormais l'unanimité contre lui. C'est un tout petit groupe de personnes qui portent l'industrie de l'atome.


Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; carburant-energie ; ecologie