Mitsubishi officiellement avec Renault-Nissan
Ven 21/10/2016 — Une alliance de plus en plus internationale.
Lors du salon de Paris il y a 3 semaines, les constructeurs donnent des conférences de presse les uns après les autres, mais chez Renault et Nissan, ce fut la même personne qui parlait. Carlos Ghosn. On imagine que sur un prochain salon, M. Ghosn pourrait donner 3 conférences de suite ! Car c'est officiel, et expliqué par Carlos Ghosn en personne, dans la vidéo ci-dessous (en anglais). Nissan a acquis 34 % de Mitsubishi, ce qui fait de lui l'actionnaire majoritaire, et lui donne le contrôle effectif de l'entreprise. C'est une nouvelle démonstration du talent de Carlos Ghosn, de nouvelles opportunités pour l'alliance Renault-Nissan, et aussi la bouée de sauvetage dont Mitsubishi avait bien besoin. Car la marque aux 3 diamants est empêtrée au Japon dans un scandale de valeurs de consommation falsifiées, et elle souffre aussi depuis de nombreuses années d'un manque d'investissement.Les Mitsubishi EVO, si elles n'avaient rien d'écologique, étaient des autos incroyables, qui faisaient rêver. Elles ont hélas disparu. Le Pajero a été le meilleur de son segment, mais il est aujourd'hui bien vieux. L'i-MiEV aussi, ne peut cacher son âge. La seule pépite est l'Outlander PHEV, et il y a aussi au Japon, les petites kei. Ces autos aux dimensions extérieures très réduites, et aux prestations routières limitées, ne sont pas loin d'être des citadines idéales. Daihatsu aura essayé sans grand succès, mais il faut probablement réfléchir à l'introduction en Europe de voitures de ce type... (Notre illustration, une Mitsubishi eK Space).
Nissan et Mitsubishi vont donc rapidement regrouper leurs achats (au Japon), ils développeront ensemble les nouvelles technologies de l'automobile comme la conduite autonome, et à moyenne échéance, ils devraient aussi partager des plateformes. On sait cependant que si on rêve déjà d'une Talisman avec le groupe propulseur d'un Outlander PHEV, une telle auto ne serait pas possible. Le chassis de la Renault ne peut recevoir un groupe propulseur aussi volumineux.
On se félicitera ensuite de l'internationalisation accrue du nouvel acteur Renault-Nissan-Mitsubishi sans s'inquièter de la place réduite de la France. Car de toutes les voitures vendues dans le monde chaque année, moins de 3 % le sont en France. Et sans faire de prospective poussée, on sait que les pay où les ventes de voitures sont en hausse se trouvent plus en Asie qu'en Europe. Alors joli coup de Carlos Ghosn, même si on se demande comment il va pouvoir cumuler ses fonctions dans 3 entreprises.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Mitsubishi ; industrie-production