Une Bentley électrique est-elle possible ?
Mar 14/03/2017 — L'EXP12 Speed 6e.
Il y a toujours une certaine continuité d'un salon à un autre. Au salon de Genève, en 2015, il y avait le concept d'une nouvelle grande berline élancée sur le stand Volkswagen. On y a vu cette année la version de série sous le nom d'Arteon. Sur le stand Bentley, on avait découvert il y a 2 ans, un superbe concept de coupé très sportif (ci-contre, à gauche), comme on n'en avait jamais vu chez la prestigieuse marque anglaise. On découvrait cette année une version roadster de ce probable futur modèle, avec toutefois 2 surprises notables.
La première est dans la couleur. La carrosserie est blanche est OK, même si moins noble que le vert sombre du coupé d'il y a 2 ans. Mais le rouge sang de bœuf de l'intérieur est franchement violent ! Choquant, même. Bentley ne nous avait pas habitué à cela... Il doit y avoir un nouveau directeur du style, parce que derrière, il y avait un cabriolet Continental GT rouge, avec le capot noir. C'est très cool sur une vieille Chevrolet Camaro, mais sur une Bentley, comment ne pas trouver cela vulgaire ? Sans doute que la marque veut changer son image... Elle s'y essaie d'ailleurs aussi avec une propulsion inédite.
Cette Bentley EXP12 Speed 6e est une voiture électrique sur batterie, ce qui est une première pour la marque. Le projet est encore flou, irréalisable avant la prochaine décennie, donc sans aucune caractéristique révélée. Officieusement, il y aurait un moteur pour chaque train, et une batterie en T, dans la console centrale et derrière les sièges. Ce que le constructeur dit haut et fort, et que les performances sont dignes de la marque, donc très élevées, et que l'autonomie permet de rallier Milan à Monaco, ou Londres à Paris d'une traite. Mais parce qu'on a déjà vu une plébéienne Opel Ampera-E relier la capitale anglaise à la française, il n'est que normal qu'une Bentley puisse faire aussi bien.
Pour autant, si le constructeur y réfléchit, il n'est pas certain que les clients, ou que le monde soit prêt pour une Bentley électrique. Il faudrait en effet à la marque anglaise l'élément qui fait la supériorité de Tesla : son réseau de superchargers. On voit à Paris le spectacle des Autolib qui ont toutes tapé aux 4 coins. Aucun conducteur de Bentley ne voudrait se garer à proximité. La clientèle Bentley ensuite, qui paye ses autos plus de 200 000 €, n'est pas habituée à attendre. La recharge d'une auto de super luxe doit être ultra rapide, à 350 kW, sinon rien. Bentley en semble très conscient. Il ne lancera pas de modèle électrique, tant qu'il n'y aura pas d'infrastructures de recharges de fort calibre.Rubrique(s) et mot(s)-clé : Bentley ; automobile-design ; concept-prototype-electrique