Etat des routes : les écologistes doivent s'engager
Mer 15/03/2017 — Le sénat sonne l'alarme.
Au sénat, Hervé Maurey, au nom de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable dont il est le président, vient de publier un rapport d'information sur les infrastructures routières et autoroutières. Le constat est alarmant. La France est pourtant riche, puisqu'elle compte plus d'un million de kilomètres de voierie. 11 560 km d'autoroutes, 9 645 km de routes nationales, 378 973 km de routes départementales, et 673 290 km de routes communales. Mais en 2015, 16,7 % du réseau routier était jugé dans un état incorrect. Contre 15,5 % en 2013. Le réseau se dégrade, et l'accélération de cette dégradation est en forte hausse.Veut-on que tout le monde roule en Toyota Land Cruiser, tellement il y a de nids de poule ? Les écologistes doivent prendre position, et afficher leur soutien à un réseau routier de qualité. Un revêtement dégradé signifie bruit et résistance au roulement en hausse, tout le monde y perd. Et il faut penser à celui qui y perd le plus. Le conducteur d'un Range Rover se moque de la qualité d'une route, mais celui d'un Renault Twizy en subit toutes les imperfections. On aura ensuite une pensée pour les usagers de la route qui ne sont pas automobilistes. Les piétons et cyclistes, particulièrement en milieu rural, ont besoin de passages protégés éclairés, avec une signalisation au sol précise et visible de loin, ainsi que d'accotements propres. Plusieurs études ont déjà prouvé la grande efficacité des marquages au sol réfléchissants.
Le point choquant maintenant, est que si le service aux automobilistes est moins bon, la facture n'a pas baissé. Les automobilistes paient des milliards en TVA, frais d'immatriculation, et taxes sur les carburants. Il faut s'interroger sur les moyens, et l'organisation. Une écrasante proportion du réseau routier est à la charge des conseils départementaux, est-ce une bonne chose ? Avec les systèmes de navigation sur lesquels on peut choisir l'itinéraire le plus court, l'info-traffic qui peut vous faire dévier on ne sait où, tout le réseau routier est à un même niveau. Il y a une structure nationale, RFF, pour les voies de chemin de fer, il serait peut-être opportun de faire la même chose pour le réseau routier. Plusieurs conseils départementaux aujourd'hui, au titre de l'aide sociale, distribuent des tickets restaurant aux gens du voyage. C'est peut-être bien, mais on voudrait une administration responsable des routes qui ne fasse rien d'autre, et qui soit bien financée. Les automobilistes paient pour cela.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; ecologie ; securite-routiere