Nicolas Hulot, le troisième homme ou le premier ?
Ven 07/07/2017 — Au moins le plus clair.
Cela aura été la semaine des grands discours. Il y aura eu celui du président à Versailles, celui du premier ministre à l'assemblée nationale, et enfin celui de Nicolas Hulot, pour annoncer son plan climat. Qu'on nous excuse si notre penchant pour l'écologie déforme notre jugement, mais il nous a semblé que c'était ce troisième discours qui énonçait le plus de mesures concrètes.Le drame est peut-être qu'il en comptait trop. Nicolas Hulot aura tenu un discours d'une heure et demie, et presque tous les sujets ont été abordés. Alourdir la fiscalité écologique, en finir avec les permis d'exploiter les hydrocarbures, corriger les bâtiments trop énergivores, promouvoir la finance verte, lutter contre la déforestation, réduire la part du nucléaire, favoriser l'économie circulaire, en finir avec le charbon, en finir avec les voitures essence et diesel d'ici 2040...
C'est la première expérience du pouvoir pour Nicolas Hulot, et si personne ne met en doute sa bonne volonté comme sa connaissance des sujets, on attend aussi de lui, comme de toute la nouvelle équipe au pouvoir, qu'il établisse des priorités et un calendrier. Le processus législatif français a beaucoup, beaucoup d'inertie, et plus on veut faire beaucoup de choses à la fois, plus il y a de risques de n'arriver à en faire aucune... Le gouvernement précédent avait déjà bien pré-maché le dossier de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Si Nicolas Hulot, et ce gouvernement, veulent affirmer leur crédibilité écologique, qu'ils commencent par conclure ce dossier en suspens. Après, on pourra évoquer les projets dont le terme est dans plus de 4 quinquennats, comme l'arrêt de la vente des voitures essence et diesel.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; politique-transport_France