La recharge des véhicules électriques selon Renault
Mer 11/10/2017 — Tout le contraire de Tesla.
Peut-être que si Tesla n'existait pas, il serait possible de s'enthousiasmer devant Renault. Mais malheureusement pour le constructeur français, Tesla existe. Et quand l'américain fait rêver, le français ne sait que gérer la pénurie. Tesla est le lièvre. C'est lui qui fabrique les meilleures électriques du marché, et Renault ne montre toujours aucun signe qu'il veuille le rattraper. Au contraire. On sait que les Tesla rechargent à 135 kW, quand la Zoe ZE40 400 km ne sait recharger qu'à 22 kW. Six fois moins vite. Les lois de la concurrence voudraient que Renault augmente la puissance de ces chargeurs, mais Renault préfère investir dans les réseaux intelligents (smart grids). Le constructeur français vient ainsi de créer une filiale Renault Energy Services qui entend se positionner sur le secteur de l'énergie, et des réseaux intelligents.Les réseaux intelligents favorisent le smart charging, ou l'art d'accorder la recharge avec l'offre d'électricité disponible. C'est dire que si dans un quartier, beaucoup de gens sont en train de passer l'aspirateur en faisant tourner leur lave-linge, la recharge d'une voiture pourra être différée. Mais que veut le client ? L'automobiliste moyen, quand il branche sa voiture électrique, veut que la recharge commence tout de suite, et qu'elle s'effectue dans le temps le plus court. C'est ce que propose Tesla dans ses stations de superchargeurs, dont plus de 50 sont maintenant capables de fournir une puissance totale d'un mégawatt ou plus, avec 10 bornes ou plus.
Renault a ensuite pris une participation dans Jedlix, une start-up hollandaise qui édite une application de smart charging. C'est comme pour les commissions. Pour les oignons qui sont à 1,19 € les 3, il faut attendre vendredi pour aller en acheter parce qu'il y aura ce jour là seulement, une promotion qui les mettra à 99 centimes. Le premier fruit du partenariat avec Jedlix sera l'application Z.E. Smart Charge. L'automobiliste devra indiquer le niveau de charge souhaité, et l'heure de départ prévue. Si dans le temps imparti, l'électricité est à un moment donné à 14 centimes le kWh, au lieu du tarif normal de 15 centimes le kWh, le système privilégiera la recharge au moment le plus avantageux. Ou quand il y a un pic de production dans les pays où les tarifs sont règlementés, et fixes. Fabuleux !
Pendant ce temps, Elon Musk a récemment proposé d'électrifier entièrement avec des panneaux solaires l'ile de Porto Rico (3 millions d'habitants), et Tesla finalise la construction d'une batterie stationnaire de 100 MWh (cent mégawatt-heures) en Australie.
Laurent J. Masson
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