La réussite insolente de l'électrique StreetScooter
Sam 30/12/2017 — La honte de l'industrie allemande.
Même pour une très grosse entreprise, quand il y a un besoin de véhicules, la logique est de les acheter à un fournisseur. On ne comprend pas trop pourquoi la poste allemande, Deutsche Post DHL Group, n'a pas pu s'entendre avec Volkswagen, mais le fait est là : à la recherche d'un véhicule électrique pour ses postiers, Deutsche Post DHL Group n'a rien trouvé qui lui convenait, et il est devenu constructeur automobile. Le véhicule produit s'appelle StreetScooter, un nom sympathique, mais il est malheureusement bien difficile pour un journaliste automobile de le décrire avantageusement. Les standards des grands constructeurs sont élevés, et il est impossible d'apprécier un véhicule dont les panneaux de carrosserie ne sont pas alignés !Personne n'aime les véhicules où, avec la porte avant parfaitement fermée, on peut mettre les doigts entre la portière et l'aile avant. Et ce n'est pas mieux à l'intérieur... D'ailleurs, c'est simple. De loin, le StreetScooter est plutôt laid avec ses gros parechocs en plastique noir, et ses jantes en tôle, mais de près, c'est pire. Plus on se rapproche, plus on voit sa conception simpliste, qui plus est mal réalisée. Le StreetScooter ne brille pas non plus par ses caractéristiques techniques. Traction avant dotée d'un moteur de 48 kW, il ne possède qu'une batterie de 20 kWh, avec un bête chargeur 230V/16A, sans aucune option de charge rapide.
Les prestations sont très limitées, avec une vitesse de pointe de 85 km/h, et une autonomie de 80 km (en usage postier, avec moult arrêts et démarrages, 118 km selon la norme NEDC). Le pire étant que c'est cher, puisque le modèle de base, le pick-up, est à 32 000 €. La version des postiers est à 38 000 €. Enfin, l'incroyable est que cela se vend. Le véhicule est aujourd'hui produit dans une petite usine à Aix la Chapelle, mais cela ne suffit pas à Deutsche Post DHL Group, qui va se doter d'un second site de production, pour doubler la capacité, de 10 000 véhicules annuels, à 20 000 ! La société travaille aussi à améliorer son produit, qui recevra bientôt les mêmes cellules de batterie que la BMW i3.
Cela sera t-il suffisant pour séduire d'autres entreprises que la poste allemande et quelques collectivités ? Oui, plusieurs se sont déjà déclarés. Sans doute que ce nouveau constructeur attire une certaine confiance outre-Rhin, mais il n'y a pourtant aucun doute que les produits concurrents des vrais constructeurs auto (Renault Kangoo, Citroën Berlingo et Peugeot Partner) sont considérablement supérieurs en tout point.
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