Marché auto : explosion de l'essence, tassement de l'électrique
Mer 03/01/2018 — Analyse.
L'année qui s'achève fut une bonne année pour l'industrie auto et l'économie française, puisqu'on aura immatriculé 2 110 751 voitures particulières dans l'hexagone, en 2017. C'est 4,7 % de plus que l'année précedente. Avec une importante évolution du marché, puisque de très, très peu, les motorisations essence sont repassées devant les diesels. L'écart est faible, moins de 0,5 % (6186 autos), mais il est significatif pour la France qui était si fortement dieselisée.De 2016 à 2017, le nombre de voitures particulières à moteur essence vendue en France est passé de 883 125 à 1 004 310. C'est 13 % de plus, et c'est franchement étonnant. Le diesel est lui en baisse, de 1 050 413 à 998 124, soit une baisse de 5 %. Considérant le discours ambiant tellement anti diesel, on peut écrire que ce moteur résiste bien. Et qu'il est loin d'être mort !
Les hybrides ensuite sont en forte hausse, de 50 956 à 69 679, soit une hausse de 27 %, absolument remarquable considérant le faible nombre de modèles disponibles. L'offre s'est plus nettement étoffée du côté des hybrides rechargeables, et leur progression est encore plus grande, de 7 429 à 11 868. Soit une hausse exceptionnelle de 62 % ! Déception par contre du côté des électriques, dont les immatriculations passent de 21 752 à 24 910. Soit moins de 9 % de plus. Même pas une hausse à 2 chiffres ! Les ventes de voitures électriques progressent moins que celles des voitures essence !
Les électriques ont eu une part de marché de 1,18 % en France, en 2017, et beaucoup disent qu'elles seront dominantes sous peu, mais force est de reconnaître qu'avec une hausse annuelle de 9 %, ce n'est pas demain la veille... A qui la faute ?
C'est la faute de MoteurNature ! Dans tous les médias, il y a un décalage entre l'information et la réalité quotidienne. C'est ainsi que l'actualité économique nous dit aujourd'hui que le chômage est en baisse, que la croissance est revenue, mais pour le français de province qui est sans emploi depuis plus d'un an, le nombre de postes offerts n'a pas fait de bond en avant. Et du côté de l'électrique, nous aurons publié de nombreux articles enthousiastes sur des nouveaux modèles qui auront 400 km d'autonomie, qui auront 500 km d'autonomie, qui se rechargeront à des bornes super rapides de 150 kW, à des bornes super ultra rapides de 350 kW, mais la réalité est hélas bien différente.
C'est la faute des constructeurs ! Les voitures qui sont annoncées avec une autonomie de 400 Km, ne peuvent en faire 300, les voitures qui en font 500 km ne sont pas disponibles et on ne sait quand elles le seront (Opel Ampera-E, Tesla Model 3), toutes les bornes de recharge en France sont lentes (moins de 50 kW), il faut payer, s'inscrire, s'enregistrer, se faire tatouer pour pouvoir s'y brancher, et parfois, elles ne marchent pas. Elon Musk est le premier responsable de ce décalage entre la promesse et la réalité, puisque ces dernières paroles sont au sujet d'un pick-up, qui sera lancé après le nouveau Roadster, lequel suivra le nouveau Semi, qui sera lancé après le futur Model Y, une prochaine nouveauté dont on attend la présentation quand la Model 3 aura atteint ses cadences normales de production. Mais personne ne sait quand cette première étape aura lieu, et Elon Musk se garde bien d'aborder ce sujet...
Le grand changement de 2018 sera l'arrivée de la Nissan Leaf II, et là, on peut réellement se réjouir parce que l'outil de production existe, que les ouvriers ont des années d'expérience, qu'il y aura des concessionnaires pour montrer et faire essayer l'auto partout en France. On parie que la hausse des ventes d'électriques en 2018 sera plus forte qu'en 2017. Rien qu'avec la Leaf ! Mais la voiture préférée des français restera la Renault Clio.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; commerce-distribution