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Toyota invente des aimants néodyme-light pour faire progresser l'électrique

Mer 21/02/2018   —   Avec moins de terres rares.
Moteur électrique Toyota C'est la face cachée, et peu reluisante de la voiture électrique. On connait tous le besoin de batteries, donc de lithium, et aussi de cobalt et de cuivre, mais le pire est probablement dans les terres rares. Des matériaux en fait pas si rares (il y en a en France, il serait possible d'ouvrir une mine), mais dont l'extraction est particulièrement néfaste pour l'environnement. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si les mines de terres rares se situent en Chine, en Tanzanie ou en Corée du Nord. Des pays où les réglementations protégeant l'environnement ont d'énormes lacunes.

Ces terres rares servent à la fabrication des aimants qui sont indispensables à tout moteur électrique. Sans aimant, ni voitures électriques ni éoliennes, et quand les prévisions de croissance sont en hausse pour l'un et l'autre, le marché des terres rares est devenu en quelques années, terriblement spéculatif. Il y a même déjà eu un crash, mais on entend aujourd'hui l'idée qu'il pourrait y avoir une pénurie entre 2020 et 2025. Il est néanmoins très difficile de faire des prévisions, puisque tout dépend de ce que la Chine acceptera de faire pour maintenir sa production actuelle, voire l'accroître, et combien ce pays voudra bien en vendre aux autres.

La seule solution respectueuse pour le long terme est de réduire le besoin de terres rares dans la fabrication d'aimants convenant au moteur électrique d'une automobile. C'est presque de la recherche pure. Cela demande en tout cas beaucoup de moyens, ce qui n'est pas à la portée d'un jeune constructeur comme Tesla. Nissan y a déjà travaillé, comme Honda, mais c'est aujourd'hui Toyota qui prend la main, en présentant de nouveaux aimants sans terbium (Tb) ni dysprosium (Dy), et avec 50 % de néodyme en moins, par rapport à des aimants classiques. Le néodyme manquant a été remplacé par du lanthane (La) et du cérium, qui sont bien plus courants et abordables. L'immense difficulté était de réduire le néodyme sans réduire les performances, ni la résistance à la chaleur, mais les ingénieurs Toyota y sont parvenus. C'est là qu'on voit que certains constructeurs voient plus loin que d'autres...


Laurent J. Masson



Rubrique(s) et mot(s)-clé : Toyota ; batterie-propulsion-electrique