Aston Martin et Tesla, le bon et le mauvais
Ven 16/03/2018 — La réalité des chiffres.
Sur les salons et dans des communiqués de presse, nous avons déjà vu des Aston Martin avec un groupe propulseur électrique. Mais on les attend encore chez les concessionnaires, et pour l'heure, toutes les Aston Martin, toujours de très belles autos, ont toujours eu de gros moteurs essence, qui consomment un maximum. On ne blâmera pas trop leurs propriétaires pour autant, puisque partout dans le monde, les gens qui achètent des Aston Martin paient les malus, et les taxes sur le CO2 les plus élevés, alors que très souvent, ils roulent peu. Voire très, très peu... On soulignera aussi qu'ils sont peu nombreux, et qu'Aston Martin est un tout petit constructeur.Aston Martin n'a en effet vendu que 5117 voitures, l'année dernière. Un chiffre qui indique une progression énorme pour l'industrie auto, de + 58 %, puisque le constructeur n'avait vendu que 3229 autos en 2016. Le cabinet Brand Finance a récemment nommé Aston Martin, la marque automobile ayant la plus forte croissance. La valeur de la marque d'établit ainsi à 3,6 milliards de dollars, en hausse de 268 %. La société est aussi désormais nettement profitable, avec un bénéfice brut de 87 millions de livres en 2017. Bref, les finances sont saines, et Standard & Poor l'a bien remarqué, il relève le rating du constructeur de "B-" à "B".
Tout à l'opposé, la situation financière de Tesla, le constructeur californien de voitures électriques, qui ne vend que des voitures zéro émission, va de mal en pis. Les résultats du quatrième trimestre 2017 ont été publiés le mois dernier, et ils ont établi un nouveau record à la baisse. Avec un déficit de 675 millions de dollars, Tesla a perdu l'équivalent de 28 000 dollars par voiture vendue ! Cela ne s'améliore pas ce mois-ci, puisque Eric Branderiz, le directeur comptable a démissionné la semaine dernière, et qu'il a été suivi cette semaine du départ de Susan Repo, directeur financier. Et pendant ce temps là, la production de la Model 3 ne démarre toujours pas, avec d'énormes soucis de qualité, et un grand nombre de pièces défectueuses.
A défaut des James Bond girls d'Aston Martin, le constructeur californien peut compter sur des jeunes femmes branchées de Los Angeles pour lui assurer une promotion gratuite, mais il reste que la plupart de ses investisseurs sont aujourd'hui de purs spéculateurs. Tesla doit urgemment redresser la barre, et présenter des comptes normaux. Ces spéculateurs ont porté la capitalisation boursière de Tesla au niveau de celle de General Motors qui vend presque 100 fois plus de voitures, mais... C'est tout le problème des bulles spéculatives, elles peuvent se dégonfler très, très vite.
Laurent J. Masson
Crédit photo Tesla : Briana Shanee.
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