Chargemap, Hubject, Kiwhipass, naissance des pieuvres
Mer 28/03/2018 — La servitude au bout de la route.
D'un côté, il y a Airbnb. Si un parisien veut aller séjourner une semaine à Nice, la logique pour trouver un hébergement, est de regarder les petites annonces locales, de consulter les offices du tourisme locaux, mais de plus en plus, le parisien consultera le site Airbnb, qui ne possède rien, mais qui percevra une commission substantielle pour avoir mis en relation un vacancier parisien avec un propriétaire niçois. Il y a aussi Uber. Lui non plus ne possède rien, et ne fait rien. Mais qu'un quidam utilise Uber pour qu'un travailleur propriétaire d'un véhicule le conduise d'un point à un autre, Uber encaisse.Tout à l'opposé, il y a encore en France, des paysans sur les marchés. Nombreux sont même regroupés dans des AMAP. On peut leur acheter fruits et légumes, dans une relation directe de producteur à consommateur. Paiement en espèces accepté et même bienvenu, sans aucun intermédiaire !
La distribution d'électricité à destination des automobilistes étant une activité encore nouvelle, on pouvait se demander de quel modèle commercial elle allait se rapprocher. La Compagnie Nationale du Rhône (CNR), qui produit de l'électricité de manière respectueuse de l'environnement, pourrait par exemple se lancer seule dans la vente directe, sans aucun partenaire. Mais il est à craindre que la distribution d'électricité ressemblera plus à ce détestable modèle donné par Airbnb et Uber. Ceux qui aiment les circuits courts, ceux qui n'aiment pas rémunérer des intermédiaires inutiles, ceux qui n'aiment pas les monopoles, ceux qui n'aiment pas la surveillance généralisée avec enregistrement de tous leurs actes commerciaux, peuvent donc légitimement préférer acheter de l'essence à Total, plutôt que payer les services de Chargemap, Hubject ou Kiwhipass.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; borne-recharge-electrique