La Tesla Roadster à Bâle car Tesla ne peut plus compter que sur ses clients*
Dim 09/09/2018 — Personne d'autre.
La première européenne de la nouvelle Tesla Roadster aurait pu être un évènement formidable. Cette voiture aurait pu être l'une des vedettes du prochain salon de Paris, le mois prochain. Mais sauf changement de dernière minute, Tesla n'aura pas de stand au parc des expositions de la porte de Versailles. Etrangement, la marque californienne a choisi un petit salon suisse pour dévoiler son auto à ses fans européens. A Bâle.Une jolie petite exposition, mais clairement locale. Face aux milliers de journalistes accrédités aux salons de Genève ou Paris, celui de Bâle est une petite manifestation provinciale (seul Bluewin aurait couvert l'évènement sur le web), où il n'y avait jamais eu aucune première. Quand la Tesla Roadster est une voiture hyper importante, puisqu'elle serait la supercar électrique qui doit ridiculiser les supercars à essence, il est étrange que son constructeur ne lui offre pas une première européenne sur un salon d'envergure mondiale, avec des milliers de journalistes accrédités (dont évidemment ce rédacteur). Mais la voiture exposée en Suisse n'était pas roulante. Ce n'était qu'une maquette, et sans doute faut-il avoir une vision strictement financière des choses.
Cette exposition à Bâle était considérablement moins chère qu'un salon international comme ceux de Paris ou Genève, mais le profil des visiteurs serait supérieur à celui du salon de Paris (vraiment ?). Considérant que l'objectif de Tesla pour son Roadster ne peut-être que de vendre des réservations, puisque les premières livraisons ne sont pas attendues avant 2020 (si tout va bien), le retour sur investissement d'une présence à Bâle est probablement meilleur que ce qu'il serait au salon de Paris.
Et Tesla a encore besoin d'argent, puisqu'à chaque nouveau trimestre, il n'enregistre toujours que déficit après déficit. Les négociations avec les prêteurs ensuite, ceux qui font confiance à Tesla, ne sont pas au beau fixe. On ne sait plus guère que penser d'Elon Musk. Il y a un mois, il disait qu'il travaillait 120 heures par semaine, mais ce mois-ci, il aura donné une nouvelle interview vidéo, de près de 3 heures, où invité par le présentateur, il a fumé du cannabis en direct à l'antenne.
C'est peut-être une des différences entre l'ancien monde et le nouveau, car personne n'imagine Carlos Ghosn ou Dieter Zetsche (patrons de Renault, et de Mercedes, respectivement) faire de même. M.Musk a cependant précisé qu'il ne fumait presque jamais, mais on observe quand même que fumer ne le fait pas tousser... Après avoir tenté sans succès de quitter la bourse le mois dernier, M.Musk ne s'est pas fait que des amis, et fumer un joint à la télévision n'a assurément pas amélioré sa renommée à Wall Street. Le titre Tesla était en nette baisse, et les rotations bien trop fréquentes de ses cadres dirigeants confirment que Tesla n'est pas une entreprise normale.
On se gardera de tout pronostic sur le devenir financier de l'entreprise Tesla (trop difficile à établir !), et d'autant plus que le sentiment dominant ici est l'injustice. On savait que M.Musk était un petit verni, puisqu'après 15 ans de déficits constants, sa société n'a pas été mise en faillite. On le laisse brûler du cash comme personne n'en avait jamais brûlé avant lui, et M.Musk a aussi le droit de fumer un joint en direct à la télévision, alors qu'aux Etats-Unis, il y a des milliers de jeunes, le plus souvent noirs ou mexicains, qui ont fait ou qui font un court séjour en prison parce qu'ils ont fait la même chose. Selon que vous serez puissant ou misérable...
Laurent J. Masson
ADDENDUM/CORRECTIF : on n'y croyait plus guère, mais le changement de dernière minute a eu lieu, Tesla sera au salon de Paris. La présence du futur roadster n'y est cependant pas confirmé.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Tesla ; concept-prototype-electrique