Audi e-tron, premières impressions
Ven 05/10/2018 — Plusieurs surprises.
Nous avions longtemps cru que la première Audi électrique serait une version spéciale de la R8, mais elle fut annulée au dernier moment sans qu'on comprenne bien pourquoi. Vint alors le concept d'un SUV au salon de Francfort, en 2015, et la voiture de série qui en découle en est remarquablement proche. Après la présentation à San Francisco où finalement peu de gens étaient, c'est à Paris que le grand public découvre cette auto, la véritable Audi e-tron, et non sans surprises.
La première surprise est que cette e-tron n'est pas grosse. On se souvient tous du premier Q7, qui faisait vraiment massif. La seconde génération l'est beaucoup moins, et cette e-tron est visuellement encore plus compacte. Sa hauteur d'ailleurs, 1,61 m est franchement modeste pour un SUV. Il est à peine plus haut qu'un break. Faut-il plutôt parler de crossover ? Nous le remarquâmes d'autant plus facilement que, hasard de notre visite sur le stand, on s'asseoit dans toutes les nouveautés, et nous nous assîmes dans la nouvelle A6 break, avant cette e-tron. Au volant, il n'y a pas d'erreur possible. On ressent un plus grand sentiment d'espace à bord de l'A6. 4,90 m de long et 1,93 m de large, l'e-tron n'a pourtant rien d'une citadine, mais vue du dehors, elle masque étonnament bien ses dimensions, et à bord, son habitabilité ne battra aucun record. Ce qui signifie selon nous qu'Audi a favorisé le marché européen. Si la marque aux anneaux avait conçu l'e-tron avec les Etats-Unis comme premier marché, il l'aurait conçu plus spacieuse.
L'e-tron est une vraie électrique, une pure électrique qui n'existera jamais avec une motorisation essence, et cela se constate par exemple par la présence d'un petit coffre sous le capot avant. L'emplacement est destiné à l'accueil du câble de recharge, et c'est une bonne idée que d'avoir retenu cet emplacement pour cela. Mais une maladresse est d'avoir placé un second petit capot en plastique. Tous les dessous étant intégralement carénés, et le grand capot parfaitement ajusté, nous ne comprenons pas le besoin de ce second capot, qui ne fera que faire perdre du temps...
Une grande nouveauté de l'e-tron est l'emploi de rétroviseurs par caméras. Ce sera une option, très chère, à priori à nettement plus de 2000 €, ce qui signifie que si elle permet une petite économie d'énergie, le coût de l'option ne sera jamais rentabilisé... L'homologation du dispositif ayant requis que les caméras soient beaucoup plus volumineuses que sur le prototype initial, nous sommes tentés de considérer le dispositif comme un gadget. Un beau gadget, mais un gadget tout de même. Sur le stand, on nous a souligné la réduction des bruits d'air, mais en terme de réduction de la consommation d'énergie, sur cette électrique qui a 400 km d'autonomie, l'option de la rétrovision par caméras n'ajouterait que 2 km... C'est donc très, très minime.
Assis à l'arrière, il est difficile de dire du bien de la place centrale. Le garnissage y est beaucoup plus ferme, l'assise un peu plus haute pour réduire la garde au toit, et si en apparence, il y a de la place pour les pieds, il n'y en a en fait pas tant que cela. On retourne donc à la place du conducteur pour essayer la navigation.
Nous indiquons vouloir aller à Berlin, et le système nous donne le trajet avec les bornes où il faudra recharger. La connexion était sans doute mauvaise à l'intérieur du salon, il nous a fallu attendre plus de 5 minutes pour que ce parcours s'affiche... Nous aurions préféré que toutes les données soient sur un disque dur embarqué, avec une juste une mise-à-jour hebdomadaire automatique. Considérant que l'e-tron a une très grosse batterie de 95 kWh, et qu'il est prévu pour des recharges jusqu'à 150 kW, on peut douter que celui qui le conduira ira s'embêter avec des bornes lentes. Pas besoin donc d'avoir une très longue liste de bornes, où on n'ira jamais...
Ecrivons-le sans hésitation, l'e-tron est très belle, très désirable, mais aussi malheureusement très chère. Le prix de base est en effet de 82 000 €, et la voiture claire exposée sur le salon était affichée à plus de 100 000 €, avec toutes ses options. Mais nous pensons pourtant qu'elle vaut son prix, et surtout par rapport aux Tesla.Le constructeur californien a fait le choix d'un grand écran central tactile multi-fonction, et d'un intérieur par ailleurs très épuré, mais cela fait fait pauvre par rapport à la planche de bord de l'Audi e-tron, qui est considérablement plus sophistiquée, et donne aussi une bien grande impression de qualité. Les Tesla sont chères, elles ont des tarifs premium, mais après Jaguar et son i-Pace, Audi vient montrer à Tesla qu'il n'est pas facile de faire du premium. Qu'Audi en tout cas, y parvient nettement mieux que le jeune constructeur.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Audi ; salon-automobile ; voiture-electrique