Carlos Ghosn accusé, y a t-il eu machination ?
Mar 20/11/2018 — Un zèle un peu trop soudain.
Carlos Ghosn, le patron et le grand architecte de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, n'est plus libre de ses mouvements. Il a arrêté par la police japonaise. Le détail des charges retenu contre lui n'a pas été rendu public, mais Carlos Ghosn serait accusé d'abus de bien social, et de fraude fiscale. Il aurait été utilisé des fonds de Nissan à des fins personnelles. A t-il fait payer par Nissan, la femme de ménage de son appartement au Japon ? A t-il fait recarreler sa salle de bains aux frais du constructeur ? Utilise t-il une Nissan GT-R pour ses déplacements privés, et se fait-il rembourser ses pleins d'essence ? On ne sait rien des faits qui sont reprochés à Carlos Ghosn... On sait aussi qu'il serait accusé d'avoir dissimulé une partie de ses revenus au fisc nippon, ce qui est franchement très bizarre.La société Nissan n'a rien d'un restaurant grec où tout le monde paie en espèces (des petites coupures usagées). Il ne doit pas y avoir de caisse noire chez Nissan, et la rémunération du dirigeant, aussi bien pour sa partie fixe que variable est clairement indiquée dans les livres de compte de la société, qui sont audités tous les ans. Parce que c'est là le plus bizarre dans cette affaire : il n'y a rien de nouveau. D'après l'agence de presse Kyodo, les faits qui sont reprochés à Carlos Ghosn, auraient été commis régulièrement depuis 2011. S'il y avait eu quelque irrégularité, pourquoi personne n'a rien vu dès 2012 ?
On peut aussi s'étonner du zèle soudain de l'administration japonaise. Il n'y aurait pas eu en effet de demande de renseignements, ni de convocation. Non, Carlos Ghosn a été brutalement interpellé à sa descente d'avion alors qu'il venait d'arriver au Japon. Y a t-il une seule preuve de sa mauvaise foi ? Parce qu'avec 3 passeports (français, libanais, brésilien), des revenus sous plusieurs formes (salaires, intérèssements...) de plusieurs pays (France, Japon), il n'est pas inconcevable pour un homme aussi occupé d'avoir fait une erreur sur sa déclaration, et de l'avoir répété plusieurs années, puisque personne ne la lui avait signalé. Ou d'avoir été mal conseillé, parce que M.Ghosn ne remplit certainement pas lui même sa déclaration d'impôt, surtout s'il s'agit d'un formulaire en japonais.
On espère que l'ambassade de France à Tokyo saura lui prodiguer toute l'assistance dont il aura besoin, et qu'il pourra vite rentrer en France, où on a besoin de lui. Parce que pour avoir mis sur pied l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, premier groupe automobile mondial, Carlos Ghosn a été plus utile à l'économie française... Qu'un François Hollande. Et quand l'alliance a besoin d'être consolidé, on ne voit personne d'autre que lui pour faire cela. On comprend alors que pour les japonais qui n'ont jamais aimé les étrangers, Carlos Ghosn soit l'homme à abattre. Maintenant, il est aussi possible que les faits délictueux reprochés à Carlos Ghosn, soient bien réels, et qu'ils soient graves. Mais on aura toujours à l'esprit que sous la direction de Carlos Ghosn, l'alliance Renault-Nissan est une entreprise en croissance, est une entreprise qui fait de jolis bénéfices, qui rapporte de l'argent à ses actionnaires, et qui fait vivre des centaines de milliers de familles. M.Ghosn doit rester aux yeux de tous un bon patron. Et en étant le premier pilier de la conversion de l'industrie à l'électro-mobilité, il faut le soutenir à 100 %.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Nissan ; industrie-production