Macron annonce la construction de 2 usines de batteries
Ven 15/02/2019 — Pour doper l'électrique.
Il y a 2 mois, Bruno Le Maire et son homologue allemand annonçaient un accord pour lancer une industrie européenne de la batterie. Immédiatement, l'Allemagne avançait un budget d'un milliard d'euros pour cet ambitieux projet. On ne savait dans quelle mesure la France allait suivre, on l'a appris lors du gala du centenaire de l'OICA (l'organisation des constructeurs automobile), où le président Macron était invité. Il a annoncé un financement de 700 millions d'euros, étalé sur plusieurs années, avec l'objectif d'ériger 2 usines de production de batterie, l'une en France, l'autre en Allemagne. Ceci malheureusement sans plus de détail, alors que les questions sont nombreuses. Mais il est clair que le projet n'en est encore qu'au stade de son énoncé. On ignore totalement où seront implantés ces futurs sites industriels, comme ce qu'elles fabriqueront (lithium-ion ? lithium-air ? cellules rondes, prismatiques ?), et plus encore qui achèteront leurs produits.Apparemment volontariste pour développer l'électro-mobilité, le président a aussi annoncé que l'actuel bonus de 6000 € pour l'achat d'une électrique serait garanti jusqu'en 2022. On se réjouit de cette visibilité donnée aux industriels, mais comment ne pas s'étonner de cet engagement ? Parce que le financement du bonus, à savoir les recettes du malus, sont très variables d'une année à l'autre. Si dans 2 ans, les français achètent 2 fois plus d'électriques qu'ils n'en ont acquis en 2018 (hypothèse qui n'a rien de surréaliste), ce ne sera pas simple de boucler le budget... L'objectif étant un million de voitures électriques et hybrides rechargeables immatriculées dans l'hexagone en 2022.
Enfin, vieux serpent de mer, le président a réitéré l'objectif de 100 000 bornes de recharge publiques en France. Ce chiffre avait déjà été donné en mai dernier, et s'il est valable pour faire les gros titres, il ne résoud aucun problème, et ne fait même pas avancer les choses. Plus que le nombre en effet, les problèmes des bornes de recharge aujourd'hui sont dans leur puissance, leur facilicité d'accès et leur fiabilité. Le président pense quantitatif, mais ce qu'attendent les automobilistes est du qualitatif. Si on faisait pluôt 1000 bornes délivrant un courant d'au moins 100 kW, et où on pourrait payer par carte de crédit, voilà qui constituerait un vrai progrès, et à MoteurNature, on peut affirmer que c'est ce que les gens attendent. Notre article qui comparait les bornes de recharge avec la facilité d'usage des stations Eléphant bleu, a été le quatrième article le plus lu en 2018. C'est dire combien l'attente est immense pour des bornes à l'accès sans formalité.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; batterie-propulsion-electrique ; voiture-electrique