Bruxelles s'offusque que les constructeurs aient profité de son incompétence
Dim 07/04/2019 — Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.
La commission éuropéenne vient d'écrire à BMW, Daimler (Mercedes) et au groupe Volkswagen (avec Audi et Porsche), pour les informer qu'ils pourraient avoir enfreint les lois sur la libre concurrence en s'arrangeant pour retarder l'arrivée en série des dispositifs antipollution de nouvelle génération que sont les systèmes SCR (Selective Catalytic Reduction) sur les diesels, et les filtres à particules sur les essences. Ces arrangements porteraient sur la période 2006/2014. C'est risible !Et à la limite du ridicule, puisqu'il faut quand même le rappeler, la commission européenne est totalement incompétente pour règlementer les émissions toxiques des véhicules. Pour que le groupe Volkswagen parvienne à vendre plus de 11 millions de véhicules (!) avec des dispositifs qui aboutissaient à ce que les autos polluent bien plus que ce qui était autorisé (et VW n'aurait pas été le seul), il fallait que le législateur soit particulièrement nul. Et il l'a été jusqu'au bout, puisque l'Europe n'a jamais rien vu : c'est aux Etats-Unis que la fraude a été découverte. On mesurera là valeur du législateur européen...
Alors, les faits sont certes bien réels. Oui, les filtres à particules sur les essences, et les dispositifs SCR sur les diesels, auraient pu être généralisés plus tôt qu'ils ne le furent. Mais à qui la faute ? Dans la cour des miracles où tout le monde vole tout le monde, il n'y a aucune récompense pour les justes. Un cynique pourrait dire que les constructeurs ont eu raison de ne pas lancer les nouvelles technologies avant l'heure. Et au fait, pourquoi le législateur européen n'a t'il pas eu l'idée de les imposer plus rapidement ? Les mêmes normes insuffisantes sont en cause dans les valeurs d'autonomie exagérées des voitures électriques. Bruxelles a toutes les cartes en main pour changer cela.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Volkswagen ; normes-antipollution