Fiat se moque de l'Europe, et l'Europe laisse faire
Mar 09/04/2019 — Et quid de la planète ?
Comme souvent, cela part d'une bonne idée. L'Union Européenne a mis en place une stratégie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en provenance des automobiles, et cela se traduit par des pénalités financières pour les constructeurs qui vendraient des voitures rejetant beaucoup de CO2. L'objectif est double, puisqu'en plus de lutter contre le changement climatique, il s'agit aussi de pousser les entreprises européennes à investir dans les technologies les plus respectueuses de l'environnement, et enrichissent le savoir faire de l'industrie. Et parce qu'il y a toujours eu de nombreuses collaborations entre les constructeurs, le législateur à autoriser ceux-ci à se regrouper pour calculer la moyenne d'émission que retiendra Bruxelles, pour appliquer ou non une pénalité financière. C'est là que le législateur a gravement manqué de prévoyance.On connait tous Peugeot-Citroën, qui forment un même groupe. Idem, Mercedes et Smart, réunis sous la coupe de Daimler. Mais Bruxelles n'avait assurément pas prévu qu'un constructeur refuserait tout net d'investir dans les technologies les plus sobres, et choisisse plutôt de payer grassement (la somme en question n'a pas été rendue publique) un constructeur de voitures environnementalement vertueuses, toutes électriques zéro émission, pour qu'il regroupe son absence d'emission avec les fortes émissions du premier.
Ce constructeur est Fiat, dont toutes les mécaniques sont anciennes et dépassées après plus de 10 ans de sous-investissement (merci Sergio Marchionne), et le constructeur qui va gagner de l'argent sans rien faire est Tesla. Qui n'est même pas européen ! C'est dire que pour un italien qui achète une petite Fiat, produite en Pologne, une partie de la marge bénéficiaire de cette voiture ira en Californie, pour financer le développement d'une future Tesla électrique. Mais le droit européen est respecté. On ne s'étonnera pas si de plus en plus de gens disent du mal de l'Union Européenne.
Laurent J. Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : Fiat ; ecologie