La nouvelle Renault Zoé est-elle assez nouvelle ?
Mar 18/06/2019 — Toujours pas de recharge rapide.
Le lancement de la nouvelle Clio est en cours, et on a vu qu'elle ressemble beaucoup à l'ancienne. C'est pourtant une voiture toute nouvelle. La nouvelle Zoé ressemble elle aussi beaucoup à l'ancienne, mais... C'est parce qu'elle n'est pas toute nouvelle. On voit bien sûr une nouvelle face avant, mais derrière, les portières, le toit, l'arrière... C'est la Zoé qu'on connaît, et cela veut dire beaucoup.
Parce que si on voit que Renault renouvelle sa Zoé après sa Clio, la logique aurait été de faire l'inverse. En 2012, la Zoé avait eu sa première au salon de Genève en mars, alors qu'il fallut attendre juillet pour découvrir la Clio IV. On constate là la différence entre le marché de l'une et de l'autre. En 2012, dans un moment de grand optimisme, Renault avait avancé qu'il pourrait fabriquer jusqu'à 150 000 Zoé par an. La réalité fut hélas qu'il aura fallu 7 ans pour vendre, et donc avoir besoin de produire, 150 000 Zoé. Voilà pourquoi 7 ans après, alors que le modèle est en fin de vie, il n'a droit qu'à une grosse mise à jour, plutôt qu'à une complète refonte... Il y a cependant plusieurs améliorations substantielles, comme des feux désormais tout LED, à l'avant comme à l'arrière, ainsi que l'adoption de freins à disque à l'arrière.
Le changement le plus visible est à l'intérieur, avec une planche de bord entièrement redessinée, avec un très grand écran central sur les finitions les plus hautes, et la navigation dans le bloc d'instruments face au conducteur. On remarque aussi, avec une certaine tristesse, la disparition du frein à main. Comme toutes les voitures maintenant, il n'y a plus qu'un frein de parking, mais c'est l'époque qui veut cela. Sous le capot ensuite, la puissance progresse. Il y avait le choix entre 90 et 110 ch, on aura désormais le choix entre 110 et 135 ch (80 ou 100 kW). La Zoé la plus puissante peut maintenant passer de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes, et sa vitesse de pointe atteint les 140 km/h.
Le nerf de la guerre sur les voitures électriques a toujours été la batterie, et Renault a donc fait progresser celle-ci, boostant sa capacité de 41 à 52 kWh. Pour une masse contenue à 326 kg, ce qui est très bon. L'autonomie atteint ainsi les 390 km (WLTP), et c'est remarquable pour une auto de ce segment. La Zoé domine ! Mais la plus grande déception sera au niveau de la recharge. Renault adopte comme prévu la recharge en courant continu, mais il limite celle-ci à... 50 kW. C'est une mauvaise surprise parce que nous avions eu plusieurs échos de gens de Renault qui expliquaient que leurs batteries pouvaient supporter le 150 kW. Et Renault a même co-financé un réseau de bornes de cette puissance dans l'Europe du Sud (avec Enel). Il sera donc impossible de faire une recharge complète en moins d'une heure, et Renault d'avancer le chiffre de 150 km d'autonomie gagnée en 30 minutes de charge. Désolé, mais la concurrence fait mieux.
La Renault Zoé conserve cependant sa spécificité d'accepter la recharge en AC 22 kW, ce qui constitue peut-être un atout pour les français, mais pas à l'étranger, puisqu'il y a des pays d'Europe où il n'y a pas une seule borne de ce type... Enfin, cela reste à vérifier, on attend l'essai (!), mais la Zoé aurait adopté un système semblable à celui de l'e-Pedal de la Nissan Leaf. C'est là, un vrai plus, pour prouver que si la Zoé évolue peu en apparence, elle possède de nombreux arguments pour convaincre.Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; voiture-electrique