Berline électro-solaire Lightyear One, un projet audacieux
Sam 29/06/2019 — Après les succès en course.
On voit régulièrement apparaître de nouveaux constructeurs, et si en Californie plusieurs ont un background dans l'informatique, voici des hollandais qui ont suivi un parcours plus traditionnel, puisqu'ils se lancent dans l'industrie de la voiture de série, après de nombreux succès dans la construction de modèles en compétition. Ferrari a commencé comme cela, mais la grande différence est que l'équipe de ce nouveau constructeur Lightyear, n'a jamais construit une seule voiture performante. On associe presque toujours compétition et vitesse, ce n'est pas le cas ici. Ce que savent faire les gens de Lightyear sont des voitures pour les compétitions de voitures solaires. Ces espèces de cigares ultra aérodynamiques de la puissance d'un sèche-cheveux où le conducteur, en position semi-couchée, a le format jockey.C'est immensément différent d'une voiture particulière, et la Lightyear One heureusement, ne ressemble pas à ces voitures de record. Les ingénieurs sont partis d'une feuille blanche, en retenant les caractéristiques d'habitabilité d'une voiture normale, en y associant les recettes qui ont fait leur succès en compétition.
Ce sont un aérodynamisme record, une masse minimale et un groupe propulseur hyper efficient. Pour le premier point, on remarque les roues arrières carénées, des caméras à la place des rétroviseurs, l'absence de toutes poignées de portes, et une surface frontale réduite. Le Cx serait de 0.20, ce qui est absoument remarquable, une seule autre voiture (la GM EV1), n'a jamais fait aussi bien).
La masse ensuite, mais là rien n'est simple, puisqu'en ayant recours à une carrosserie en fibre de carbone sur un chassis en aluminium, la Lightyear One sera nécessairement très chère. Et c'est aussi une grande voiture, plus de 5 mètres de longueur, parce que pour alimenter sa propulsion électrique, les ingénieurs ont doté la carrosserie de 5 m² de cellules photovoltaïques. On imagine que le compromis idéal n'a pas dû être simple à trouver, car pour réduire la masse, il aurait mieux valu faire une petite voiture, alors qu'une grande surface de panneaux solaires exigeait de larges dimensions...
Enfin, pour la propulsion, les ingénieurs de Lightyear ont retenu des moteur-roues. Et c'est une excellente solution, peut-être même la meilleure, puisqu'il n'y a aucune perte dûe à la transmission, mais le souci est que l'espace est compté dans une roue. Un moteur puissant est exclu. La Lightyear One possède 4 moteurs, mais ses performances seront médiocres.
Le jeune constructeur ne donne encore aucun chiffre précis, mais d'après la presse hollandaise, il faut tabler sur une accélération de 0 à 100 km/h en environ 10 secondes, tandis que la consommation moyenne serait inférieure à 9 kWh/100 km. L'autonomie WLTP atteindrait alors 725 km, mais le prix est de 149 000 €. Ou une très grosse somme, égale à la plus puissante des Tesla, avec plusieurs options. Quand les performances de cette voiture hollandaise en seront très, très loin, tout l'attrait de l'auto sera alors dans sa faculté de ses recharger au soleil. Gratuitement, et sans aucune manipulation.
Le constructeur donne des chiffres avantageux, mais... C'est peu 5 m² de panneaux solaires (il est facile de comparer avec les kits domestiques de même surface). Surtout ici quand leur efficacité sera variable, puisqu'ils ne seront jamais idéalement positionnés, et qu'en ville, il pourra souvent y avoir une maison ou un arbre qui viendra faire de l'ombre. La plus grande course de véhicules solaires, où les gens de Lightyear ont obtenu leurs compétences, a lieu dans le désert australien. Aucune ombre, et un super soleil tous les jours. Dans la vieille Europe, on n'est assez éloigné de ces conditions idéales. C'est dire que si la technologie solaire est enthousiasmante, on aura toujours à l'esprit qu'elle ne peut être le moyen de recharge principal.
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