Macron lance la batterie européenne, peut-on réussir ?
Ven 31/01/2020 — Mission difficile mais pas impossible.
C'est le projet qu'on désigne parfois sous le terme d'Airbus des batteries. L'avion reste en effet le plus beau succès de la collaboration européenne, et on va essayer aujourd'hui de faire aussi bien pour produire des batteries pour véhicules électriques, mais le challenge est énorme. Le président Macron y croit cependant, il s'est déplacé hier à l'inauguration d'une reconfiguration de l'usine Saft de Nersac, en Charente. Saft est désormais une filiale de Total, et l'usine de Nersac fabrique des batteries lithium-ion depuis plus de 10 ans, alors qu'elle appartenait à Johnson Controls. Elle va maintenant servir de site pilote, pour la future vraie usine de l'Europe des batteries, qui devrait ouvrir en 2023, dans le Nord de la France.Le projet regroupe Total et PSA (entre autres industriels), il est soutenu par l'état français et l'Union Européenne, c'est un projet de 5 milliards d'euros, qui doit aboutir à fabriquer les batteries pour un million de véhicules à l'horizon 2030. Il faut en effet viser gros, car fabriquer de bonnes batteries, il y a peu de doute qu'on sache faire cela en Europe. La difficulté est dans le coût de production. Il y a d'énormes usines de batteries en Chine, et ce n'est un secret pour personne que les ouvriers qui y travaillent, font plus d'heures que les 35 heures que fait un ouvrier français, alors qu'ils sont payés moins cher. Et ces usines asiatiques tournant à plein régime depuis plusieurs années, elles ont appris à faire des économies d'échelle... Le challenge est donc énorme, mais quand la voiture électrique va probablement devenir dominante, il est vital pour l'industrie européenne d'être dans la course.
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