Brexit : les anglais tirent les premiers avec une taxe de 10 %
Mer 20/05/2020 — Les maîtres chanteurs.
Puisque le Royaume-Uni est aujourd'hui membre de l'union européenne, il n'y a pas de droits de douane sur la vente en Angleterre d'une voiture produite en France, ou en Allemagne. Tout va changer au 1er janvier 2021, où l'actuelle période de transition sera achevée, et le ministère anglais du commence international a confirmé que les autos de fabrication continentale, seraient alors soumises à des droits de douane de 10 %. Les Audi alors, que les anglais aiment beaucoup, seront 10 % plus chères. Est-ce grave ? Cela fera plus de rentrées d'argent pour la couronne britannique, et un peu moins pour les constructeurs européens, puisqu'on suppose que les anglais seront moins nombreux à pouvoir s'offrir une belle voiture étrangère.Les anglais précisent alors immédiatement que cette taxe de 10 % ne viendrait que si leur pays ne parvenait pas à s'entendre avec Bruxelles... C'est clairement du chantage. Mais qu'est-ce que l'Europe a à perdre dans cette histoire ? A supposer une taxe équivalente en retour, les seules autos encore produites au Royaume-Uni sont les Aston Martin, les Bentley, les Lotus, les Rolls-Royce, donc des modèles très chers qui se vendent peu, et les seules à faire du volume sont la Mini, la Nissan Qashqai et une Opel (vendue sous le badge Vauxhall). La Mini a été conçue en Allemagne, puisque la petite marque anglaise appartient au groupe BMW, et il ne serait pas impossible d'en rapatrier la production outre-Rhin. Quant à la grande usine Nissan de Sunderland, malgré sa taille, elle n'est pas éternelle. Si demain sa production était réduite, pour ne plus répondre qu'aux besoins du marché anglais, avec de nombreuses suppressions d'emploi (idem chez PSA qui dirige Opel), les anglais ne devront pas s'en plaindre. Ce seront eux qui auront mal joué.
Rubrique(s) et mot(s)-clé : hors-constructeur ; commerce-distribution