Prometheus, fabricant d'essence de synthèse, reçoit la confiance de BMW
Jeu 18/06/2020 — Sans pétrole ni CO2.
Ils sont nombreux ceux qui croient que l'avenir est tout électrique, et que tout le monde dans le futur roulera en électrique. Ce sera peut-être le cas dans 30 ans, mais d'ici là, on peut se permettre d'en douter. Il suffit de sortir dans la rue, pour s'apercevoir que partout en France, il y a encore des voitures de plus de 20 ans qui roulent tous les jours. Ces gens qui souvent ne peuvent acquérir une voiture neuve, parce qu'ils n'ont pas un revenu fixe qui leur permettrait d'accéder au crédit, doivent-ils être exclus de la transition écologique ?La solution, qui est également désirable pour les amateurs de voitures anciennes, serait un nouveau carburant, non issu du pétrole, et dont la combustion n'ajouterait pas de CO2 dans l'atmosphère. Un biocarburant comme le superethanol E85 pourrait être une solution, mais on voit qu'elle n'est pas parfaite. Il faut faire mieux, c'est ce qu'est parvenu à faire la société américaine Prometheus Fuels. Son idée est conceptuellement très simple. D'abord, elle capte du CO2 de l'air ambiant, ensuite elle y ajoute de l'eau (H2O), et par un procédé chimique dont elle a le secret, et qui fonctionne grâce de l'électricité issu de sources renouvelables, elle fabrique un hydrocarbure dont la molécule est identique à celle du sans plomb 95. Il est aussi possible de faire du gazole ou de l'essence aviation par le même procédé, avec des réglages différents.
Alors, ils sont déjà plusieurs ceux qui promettent cela, mais Prometheus est visiblement en avance sur les autres, puisque la jeune société annonce que son carburant sera commercialisé en Californie avant la fin de l'année. C'est sans doute ce qui a convaincu BMW, qui vient d'investir dans Prometheus par le biais de BMW i Ventures, sa filiale dédiée au financement des start-ups. On attend la suite, mais ce que tout le monde voit est que les infrastructures de recharge pour véhicules électriques sont très insuffisantes, alors qu'il existe un vaste réseau de distribution d'hydrocarbures liquides qui fonctionne très bien. Alors si on pouvait remplacer les hydrocarbures d'origine fossile par d'autres 100 % renouvelables, et dont la combustion serait neutre en CO2, puisque le CO2 que l'auto rejetterait, ne ferait que remettre le CO2 qu'on y a enlevé (c'est du moins la théorie, mais il doit y avoir des pertes), ce serait... Formidable.
Laurent J.Masson
Rubrique(s) et mot(s)-clé : BMW ; carburant-energie ; biocarburant