Les anglais interdiraient essence et diesel dés 2030
Lun 16/11/2020 — Avec 5 ans d'avance.
Originellement, le plan avait fixé l'échéance en 2040. Mais il avait été avancé à 2035, et aujourd'hui, d'après la presse anglaise (Financial Times), Boris Johnson va avancer la date en 2030. C'est l'année à partir de laquelle, il serait interdit de vendre des voitures essence ou diesel au Royaume-Uni. Seules les hybrides rechargeables seraient tolérées, et encore seulement jusqu'en 2035. Toutes les autres devraient être électriques, et rien d'autre. Est-ce une bonne idée ?A priori, oui, mais si la voiture électrique est réellement supérieure, elle doit pouvoir s'imposer par elle même. Tout le monde a arrêté la machine à écrire pour adopter l'ordinateur, et il n'y a pas eu besoin d'interdiction. Et plus personne ne s'éclaire à la bougie, mais pourtant, on en trouve encore dans tous les supermarchés. Parce que pour les anniversaires ou les repas de fête, nous sommes nombreux à apprécier des bougies sur la table, qu'importe qu'en brûlant un peu d'air, elles dégagent d'infimes quantités d'oxydes d'azote. On conserve aussi des bougies pour l'hypothèse, qui n'a rien de farfelue dans de nombreuses régions, où il y aurait une panne d'électricité.
On aimerait aussi qu'on donne leur chance aux nouvelles technologies d'essence synthétique. Par exemple celle obtenue par la captation du CO2 de l'air ambiant, mélangé avec de l'hydrogène produit de manière renouvelable, en couplage avec des énergies renouvelables dont la production est intermittente. Il est aussi possible de fabriquer des carburants automobiles à partir d'algues, de même qu'on peut faire fonctionner un moteur à combustion avec de l'hydrogène, ce qui élimine tout rejet de CO2. De très grosses sommes sont investies dans ces technologies, elles sont peut-être inférieures au moteur électrique, mais peut-on vraiment en être certain, aujourd'hui ?
Dans le doute, la prudence est de ne pas fermer la porte au moteur à combustion, qui aura rendu tant et tant de services, depuis plus d'un siècle. Sans oublier, créer de l'émotion. On attendra longtemps de voir une machine électrique susciter la même excitation visuelle qu'un V12 Ferrari (millésime 1977 sur notre illustration). On ose alors espérer que le législateur français ne sera pas borné, en suivant l'exemple anglais, mais restera ouvert à toutes les technologies. Au moins par prudence.
Laurent J. Masson
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