Renault : un nouveau patron qui ne fait pas encore oublier l'ancien
Lun 18/01/2021 — La bourse pas convaincue.
Renault a un nouveau patron. C'est la meilleure nouvelle de la semaine. Même si ce n'est pas vraiment nouveau, puisque cela fait 6 mois que Luca De Meo est en poste, mais parce qu'on ne l'avait pas entendu s'exprimer publiquement, beaucoup s'interrogeaient encore. Aujourd'hui, tout le monde est rassuré. Il y a un car-guy à la tête de Renault, et il connaît le business. Mais après tant d'errements avec l'attestation de Carlos Ghosn et le renvoi brutal de son successeur désigné, Thierry Bolloré, on attendait que Luca De Meo sorte un lapin de son chapeau, et tout ce qu'on a eu... Fut une nouvelle R5.Pour ceux qui ne le savent pas, et cela doit être la quasi totalité des français de plus de 50 ans, c'est parce que selon le nouveau patron de Renault, la R5 est une voiture culte. C'était la grosse surprise, et le reste de son discours n'était pas très original. Recentrage de la gamme vers le haut où les marges sont plus importantes, donc abandon du segment A (voitures de moins de 3,70 m), et lancement de 2 modèles de segment D (voitures de plus de 4,70 m) pour succéder au trio Espace / Koleos / Talisman, avev l'espoir qu'ils se vendront mieux (ou simplement de retrouver le succès qu'avait par exemple la Safrane). Standardisation accrue des plateformes et des groupes propulseurs. Meilleure utilisation des outils de production par une réduction des capacités. Création d'une nouvelle unité Mobilize dédiée aux nouvelles mobilités (autopartage, voiturage à la demande, etc...). Tout cela est bien, mais qu'a t-on au bout, demande les investisseurs ?
La réponse est malheureusement pas grand chose, puisque De Meo prévoit, pas pour cette année ni la suivante, mais en 2023, une marge bénéficiaire nette inférieure à celle qu'avait obtenu Carlos Ghosn, dans sa dernière année, en 2018. Alors il est vrai qu'avec la pandémie en cours, les prévisions de ventes sont mesurées, mais on comprend pourquoi certaines start-ups sont si incroyablement valorisées. Elles font rêver les investisseurs, et pas Renault, qui a perdu 5 % en bourse depuis la conférence de presse de M. De Meo. Son grand tort enfin, est de n'avoir encore aucun plan pour la Chine. C'est le premier marché auto du monde, Mercedes ou Volkswagen y vendent plus de voitures qu'en Allemagne, mais Renault y végète en dernière division, et on ne sait comment cela changera, ni même seulement quand. On ose pourtant espérer que pour ne pas décevoir, Luca De Meo aura annoncé des objectifs modestes, avec l'ambition de pouvoir dire qu'il aura fait mieux que prévu à l'heure des résultats.
Laurent J. Masson
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Rubrique(s) et mot(s)-clé : Renault ; industrie-production